RDC-Beni : paralysie des activités suite à montée des tueries

Les activités socio-économiques sont paralysées depuis le matin de ce mardi 16 avril dans la ville de Beni (Nord-Kivu) à la suite de l’appel des mouvements citoyens et groupes de pression qui ont demandé à la population d’observer deux journées de deuil pour dénoncer la montée des massacres des civils et l’inefficacité des services de sécurité. 

Des dizaines de civils ont été tués ces dernières semaines dans des attaques des ADF dans les quartiers de Beni, ainsi que dans la commune de Mangina à 15 kilomètres de la ville.

Ce mardi, des tas d’immondices ont été déversés et brûlés sur la chaussée pour manifester la colère. Des barricades ont été également visibles dans les points chauds de la ville, notamment dans une grande partie de la commune de Mulekera, où des tueries sont perpétrées à répétition. Les mécontentements des manifestants étaient vifs dès l’aube à travers la ville..

La plupart des commerces n’ont pas ouvert leurs portes au centre commercial de Matonge et au marché central de Kilokwa. Les élèves ont été renvoyés à la maison. Même les taxis-motos ne sont pas opérationnels.

« Nous dénonçons l’incompétence du conseil urbain de sécurité. En dépit des tueries qui continuent à se passer dans la région de Beni, aucun accompagnement pour mettre fin à ces massacres n’est vraiment visible. Nous demandons le relèvement des troupes qui sont déployées dans la zone depuis plus de dix ans. Nous pensons que si on nous amène de nouvelles unités qui ont encore de la force, ils vont pouvoir défendre la région de Beni », déclare Nicky Junior, du mouvement citoyen lutte pour le changement.

Ce  mouvement de grève va se poursuivre ce mercredi selon les organisateurs. Entre-temps, les 15 corps des civils décapités depuis vendredi dernier en commune de Mulekera par les rebelles ougandais ADF ont été inhumés par les membres de leurs familles.

Yassin Kombi