Est de la RDC: la France appelle l'ONU à prendre ses responsabilités et rappelle qu' "il n’y aura pas de solution militaire à cette crise"

La France appelle le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités pour le rétablissement de la paix dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Mercredi dernier, Nathalie Broadhust, la représentante permanente adjointe de la France à l’ONU a évoqué la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain causée par la poursuite des offensives du M23 soutenu par le Rwanda en violation de l’Accord pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands lacs, dit "Accord-cadre d’Addis-Abeba".

"Le déploiement et l'utilisation en territoire congolais des systèmes anti aériens marquent le franchissement d'un nouveau seuil et nous condamnons les actions de l'ensemble des groupes armés dans l'Est du pays. La France rappelle trois des principes cardinaux de l'accord cadre pour la paix et la stabilité dans la région: ne pas soutenir les groupes armés, respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des États voisins, ne pas héberger ni fournir de protection aux personnes accusées des crimes et de violations de droit international. Ces principes doivent être respectés par toutes les parties. L'ensemble du système des Nations-Unies doit se mobiliser pour contribuer au retour de la paix. Le Conseil de sécurité doit prendre toutes ses responsabilités et la France continuera de soumettre aux membres de ce Conseil des propositions pour contribuer au retour de la paix et pour sanctionner ceux qui alimentent les conflits", a déclaré Nathalie Broadhust, représentante permanente adjointe de la France à l’ONU.

L’Accord-cadre d’Addis-Abeba évoqué avait été signé le 24 février 2013 en vue de mettre fin à l’un des conflits le plus meurtrier et à résoudre les causes profondes de la violence et des guerres à répétition dans l’Est de la RDC.

Face à cette crise persistante, la France rappelle qu'il n'y a pas de solutions militaires et encourage le dialogue entre les différentes parties au conflit.

"Il est urgent de mettre un terme à l'escalade qui menace la stabilité de la région des Grands Lacs comme en témoigne le rapport du secrétaire général, les violences entre les groupes armés et contre les populations civiles se poursuivent coûtant des très nombreuses vies suscitant encore des déplacements forcés. À l'Est de la République Démocratique du Congo, nous devons répondre à l'une des crises humanitaires les plus complexes, plus longues et plus aiguës au monde dont les femmes, les filles et les enfants paient un prix disproportionné", a-t-elle fait remarquer dans son intervention.

À elle de poursuivre :

"Il n'y aura pas de solutions militaires à cette crise. Seule la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des processus de paix régionaux en particulier celui de Luanda et de Nairobi permettront d'établir les conditions d'une paix durable. La France soutient les efforts régionaux pour y contribuer et nous saluons à cet égard la réunion des ministres des Affaires Étrangères congolais et rwandais qui a été organisée le 21 mars dernier à Luanda. Nous encourageons les parties à continuer de renouer le fil du dialogue".

La partie orientale de la République Démocratique du Congo reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément MUAMBA