Kisangani: l'évêque Léonard Ndjadi demande l’implication de Félix Tshisekedi pour le retour des déplacés de Lubunga dans leurs villages

Déplacé
Une déplacée du conflit intercommunautaire Mbole-Lengola à Kinshasa. Ph/Fiston Wasenga pour MSF

L'évêque auxiliaire de Kisangani, Léonard Ndjadi lance le cri de coeur au Président Félix Tshisekedi pour s'impliquer davantage afin de permettre le retour des déplacés de Lubunga dans leurs villages.

Le prélat catholique est allé visité les déplacés des conflits intercommunautaires du conflit Mbole et Lengola dans le site de kongakonga, situé dans la commune Kisangani en face  du bâtiment administratif  .  Accompagné de quelques responsables de caritas, Il a  amené des vivres et non vivres composés des sacs de haricots ,  du riz  , des bidons d'huile de Palme , poissons salés , des habits pour ne citer que cela .

" Je suis venus ici pour compatir avec vous , mes impressions sont marquées par la compassion . Je sais que vous vous avez des difficultés pour la survie . Nôtre présence est  une présence de l'espérance , le seigneur vous aime tous  , vous console et vous accompagne  . Nous  sommes venus pour partager avec vous le fruit du carême , l'expression de la tendresse ,  de la compassion et l'amour de Dieu envers vous  nos frères et sœurs de trouvant dans ce site des déplacés  venus de la commune de lubunga", a-t-il déclaré. 

Et d'ajouter :

" Je  demande au Président de la République Félix Antoine Tshisekedi de bien vouloir s'impliquer personnellement pour rétablir la paix et la sécurité dans cette commune de la ville de Kisangani. Ce qui permettra à ces déplacés de regagner leurs milieux de vie  car ils  mènent une Vie de précarité qui ne dit pas son nom pendant plusieurs mois".

De son côté Henry Mikodjo Libanda, chef du site de déplacés de la commune de Kisangani, explique que la faim commence à faire de ravage. 

 "  la vie est devenue intenable ici au site de kongakonga . C'est depuis 6 mois que nous ne recevons plus des aides des hommes et des femmes de bonne volonté . On a plus à manger , nos femmes  quittent très tôt matin le Site pour aller quimander dans les avenues de la commune Kisangani , les autres vont chercher des travaux ménagers même dans les commune kabondo , makiso , tshopo et jusqu'à la commune mangobo avec des enfants sur le dos pour les femmes allaitantes . Actuellement c'est la faim qui s'installe dans notre site de la commune Kisangani  .  Nous passons des nuits dans des conditions déplorables à même le sol . Le centre de santé à notre disposition par les autorités n' a plus des médicaments pour nous soigner,  nous avons perdu 40 déplacés et même de petits enfants, ils morts  à cause de manque des médicaments et de la faim  .  Nous demandons à nos autorités de nous faire retourner chez nous".

C'est bientôt une année depuis que les déplacés ont abandonné leurs villages suite à la  tuerie , au pillage et à destruction des biens  leur appartement . Pendant ces jours , on continue à enregistrer des cas morts à ngenengene , kubaku , sur la route Ubundu . Le dernier cas est celui d'une femme qui a perdu son mari en pleine forêt dans leur champ . Un groupe d'assaillants  armés des calibres 12 , des flèches et des manchettes est Venu tuer le mari à  plusieurs coups de manchette  pendant que la femme evaquiait les produits vivriers de leur champ .

Pendant ces jours le site de kongakonga de la commune de Kisangani regroupe 8723 déplacés dont 3712 femmes , 2004  hommes et plus de 2000 enfants. La fourniture en eau potable un casse tête dans ce site , c'est difficile de s'approvisionner en eau potable pour le bain intime des femmes et des hommes même pour la cuisine  . Le puits par forage grâce à l' OMS ne  fournit plus de l'eau potable pour la consommation car la pompe est tout simplement endommagée Kisanga.

Gabriel Makabu, à Kisangani