Transport aérien : pour le comité Pascal Kasongo Mwema, le redressement de Congo Airways est sur une bonne voie pour “désenclaver” totalement la RDC

le comité Pascal Kasongo Mwema lors d'une conférence de presse
Le comité dirigeant de Congo Airways chapeauté par Pascal Kasongo Mwema lors d'une conférence de presse

Aux Affaires depuis le mois de juillet dernier, le directeur Général ad intérim de Congo Airways SA, Pascal Kasongo Mwema, a présenté, ce mardi 26 octobre, au cours d’une conférence de presse, ce qui est fait et ce qui reste à faire pour redorer davantage le blason terni de cette compagnie d'aviation nationale.

Cent (100) jours après sa nomination, M. Mwema, accompagné de Jean-Claude Mubenga, Directeur général adjoint et du commandant des opérations Jules Mangala, s'est dit satisfait de la prestation de son comité à la tête de cette entreprise. Il a présenté un tableau reluisant qui augure, selon lui, un avenir meilleur pour cette entreprise de l'État congolais.

« Pendant un temps, nous avons pêché par l’orgueil. Nous avons oublié que nous étions une entreprise commerciale. À la suite du diagnostic fait jusqu’à ce niveau par l’Etat-actionnaire, je n’ai pas de commentaires à faire. Mon équipe et moi, avons des contraintes auxquelles nous devons trouver une solution. C’est ce qui est en train d’être fait. Dans la gestion d’une entreprise, il faut qu’il y ait équilibre entre les charges et la productivité. Afin de mieux faire avancer les choses, nous devons retrouver l'équilibre entre les deux. À notre arrivée, nous avons trouvé que les charges étaient supérieures à la production, et il était difficile de bien fonctionner », a déclaré Pascal Kasongo Mwema.

A Pascal Kasongo Mwema a réaffirmé sa détermination à atteindre les missions lui confiées à travers cette compagnie d'aviation notamment le désenclavement de la RDC. Il précise que tout est mis en marche pour atteindre cet objectif.

« Les motivations lors de la création de CONGO Airways SA étaient de pouvoir avoir une compagnie qui allait pouvoir transporter des biens et personnes aux normes des standards de sécurité internationale. La deuxième motivation était de pouvoir faire en sorte que les gens puissent se déplacer à des tarifs abordables, et la troisième motivation, c'était d'avoir le désenclavement. Vous savez, on a un pays continent donc parfois il y a certains endroits qui ne sont pas accessibles. Alors cette mission là je peux dire qu'en 2021, nous avons accompagné cette mission nous confiée, est-ce-que nous transportons les gens en toute sécurité ? La certification IOSA en est la preuve, vous n'avez pas une deuxième compagnie en RDC qui est certifiée IOSA et la certification IOSA est un gage de sécurité. Est-ce-que nous avons désenclavé le pays ? Certes, il y a encore un travail à faire mais je peux vous dire qu’il y a certaines destinations où nous sommes les seuls à opérer. Quand vous allez à Gemena, à Mbandaka, à Kananga, il y a toute une série de destinations où Congo Airways joue son rôle par rapport à l'engagement qu'elle a pris au niveau de l'État », a laissé entendre Pascal Kasongo Mwema.

Et de poursuivre :

« La RDC a plus au moins 54 aéroports, aérodromes confondus, ces derniers se classent en trois catégories. Vous avez des aéroports des catégories A, B et C. La catégorie A, ce sont des aéroports qui ont une piste de plus de 2.000 mètres, la catégorie B va jusqu'à 1500 mètres et la catégorie C 1000 mètres. Pourquoi je parle de ces distances, c'est parce qu’à chaque aérodrome correspond un type d'aéronef. Vous avez entendu parler de ce qu'on appelle petit porteur. Un petit porteur va se poser sur un aéroport de catégorie C parce qu'il lui faut seulement 1.000 mètres pour se poser. Lorsque vous allez à Tshikapa, vous êtes dans un aéroport de catégorie B, qui est à 1500 mètres donc forcément la compagnie doit avoir une stratégie des flottes. Au jour d'aujourd'hui, nous avions deux types d'aéronefs : l'Airbus 320 qui correspond à la catégorie des aéroports A et Q400 qui peut aller sur les aéroports des catégories A et B malheureusement nous n'avons pas encore, je dis pas encore d'aéronefs de catégorie d'aéroport C et nous travaillons là-dessus parce que nous avons une mission et cette mission consiste à désenclaver le pays et nous devons y aller étape par étape. Nous avons 4 aéronefs en propre, deux Airbus et deux Q400. Nous avons en location deux embrayeurs et en acquisition d'achat 4 avions qui vont arriver très progressivement à partir du mois de décembre ».

À l'en croire, Congo Airways applique convenablement la nouvelle grille tarifaire décidée par le gouvernement sans faire perdre aux clients leurs avantages. Des études sont menées en vue de trouver des palliatifs pour faire face à la baisse des revenus.

« S'il y a un bon élève dans la classe dans le respect de cet arrêté ministériel, c'est Congo Airways SA parce que nous, nous devons soutenir le gouvernement dans cette mission. Donc nous appliquons la politique tarifaire à la baisse et nous n'avons pas retiré un gramme ni 1 Kilo dans les bagages. Nous appliquons cette politique conformément à la mission nous donnée. Il fallait que les gens puissent se déplacer dans des conditions financières acceptables. Nous avons signé ce pacte en 2014 et c'est en 2021 que nous l’appliquons. Pour preuve, la demande a explosé, aujourd'hui nous avons été obligés d'aller louer des avions pour répondre à une demande parce que le tarif a diminué et c'est ça la voie, quand on a un grand pays comme le Congo, les gens doivent pouvoir circuler, des mouvements des biens et des personnes, c'est un vecteur de développement », s'est-il justifié.

Et d'ajouter :

« Nous avons rempli un engagement et nous sommes satisfaits. Cependant, c'est un paradoxe, à la fois nous avons eu une augmentation de la demande des passagers à la fois nous avons eu une baisse des revenus mais nous, ce que nous devons faire, c'est de trouver des palliatifs. Il y a différentes sources de revenus et notre équipe est en train de tabler pour développer d'autres sources de revenus. On a vu pendant la période Covid-19 des compagnies passagères qui se sont lancées dans le Cargo, nous disons que ce sont des activités, nous allons étudier et voir dans quelle mesure nous allons pouvoir les exploiter. Il y a différents types des activités génératrices des revenus que nous allons développer pour pallier cette baisse des revenus ».

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D'après Pascal Kasongo Mwema, la RDC est un grand pays au cœur de l’Afrique. À ce titre, il a besoin d’une grande compagnie d’aviation à la dimension de sa taille. Il a réaffirmé sa détermination à faire de Congo Airways SA une compagnie aérienne pour tous et qui atterrit partout.

« Dans notre vision, nous projetons les choses dans cette lancée. À notre niveau, nous devons nous comparer aux grandes compagnies d’aviation telles que Luftanza, Ethiopian Airlines, Kenya Airways et autres. Nous devons savoir d’où venons-nous et où allons-nous ? Rappelez-vous, il fallait passer par Nairobi pour se rendre à Goma. Il se posait donc un problème de capital confiance. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La capitale confiance n’était donc pas au rendez-vous. Et pourtant, c’est à partir de la confiance qu’on accède à un certain niveau pour acquérir la flotte. Présentement, nos techniciens se trouvent au Brésil pour la formation », a-t-il conclu.

La nomination du comité de gestion dirigé par Pascal Kasongo Mwema fait suite à la suspension du directeur général de Congo Airways, Désiré Balazire Bantu, consécutive aux instructions du Conseil des ministres du 18 juin 2021 relatives aux observations faites par  l’Inspection générale des Finances (IGF) sur la gestion d’un certain nombre des entreprises publiques parmi lesquelles figure Congo Airways SA.

Clément MUAMBA