RDC : Après son départ de la primature, Tshibala insiste que son décret sur les avantages à vie aux ministres vise à éviter la « précarité » aux anciens dirigeants du pays

Photo ACTUALITE.CD.

Même après ses fonctions de premier ministre, Bruno Tshibala continue de défendre son décret controversé accordant les avantages à vie aux anciens ministres. Ce samedi, dans une interview exclusive à ACTUALITE.CD, M. Tshibala a insisté que le décret vise à éviter « la précarité et le ridicule aux anciens dirigeants. 

« Je ne crois pas avoir agi dans le mauvais sens en essayant d’éviter aux anciens dirigeants du pays la précarité et le ridicule. Voilà pourquoi j’estime que ce décret est nécessaire parce qu’il permet d’éviter le ridicule et la précarité aux anciens dirigeants. La population a ses dirigeants, ceux qui se sont dévoués au sort du pays et il ne faut pas que du jour au lendemain ces gens-là tombent dans la précarité. » du pays.», a-t-il dit.

Il a soutenu son acte par une anecdote : « Je me rappelle que quand le roi Baudoin a effectué sa dernière visite au Congo, il s’est souvenu de quelqu’un qui a joué un rôle pour l’accession du pays à l’indépendance, Sylvestre Mudingayi, ancien président du sénat. Cet homme était dans la précarité totale, abandonné à son triste sort et Mobutu s’est organisé pour abacos pour être présentable devant le roi. »

Un décret du Premier Ministre, Bruno Tshibala, signé le 24 novembre 2018 et publié au journal officiel avait créé de l’émoi en RDC. Il détermine les avantages et les devoirs reconnus aux anciens membres du gouvernement. Dans son volet financier, le décret fixe l’indemnité mensuelle accordée aux anciens premiers ministres à 30 % des émoluments du Premier Ministre en fonction, une indemnité de logement à 5 000 USD, des titres de voyage, une garde sécuritaire composée de 2 à 3 policiers, la prise en charges des soins médicaux, un passeport diplomatique, etc.

Cette décision contraste cependant, avec les conditions socio-économiques précaires dans lesquelles vivent les populations congolaises.

« Ce qui est fait c’est comment résoudre le problème de pauvreté au pays. Le peuple doit retrouver un certain bonheur de vivre, voilà pourquoi on prend la mesure de résoudre le problème de l’agriculture, de l’enseignement, de la santé. Les problèmes d’un pays ne peuvent pas être résolus au même moment », a expliqué Bruno Tshibala.

Ledit décret est objet des controverses au pays. Plusieurs organisations des droits de l’homme ainsi que des acteurs politiques ne cessent de demander à l’actuel gouvernement de l’abroger.

Patrick Maki