Haut-Uele : l’élection du gouverneur divise l'UDPS 

Photo d'illustration
UDPS Haut-Uele

L'élection de Jean Bakomito comme gouverneur à l'issue du scrutin organisé le lundi 29 avril dernier par la Ceni à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele nourrit une controverse inédite au sein des forces politiques et sociales de l'entité. Les résultats provisoires aussitôt publiés par la Ceni se sont butés à une panoplie de contestations. 

Le cas du parti présidentiel Union pour la démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) fédération du Haut-Uele qui connaît une scission depuis le mercredi 1er mai, soit 48 heures après le vote. 

D'une part le duo Ibrahim Tshenda et Alexis Ambambela Sondoko, soutient le gouverneur élu, qu'ils ont conduit à la permanence officielle provinciale du parti présidentiel, avant de prendre son vol pour Kinshasa. Le duo a réaffirmé à Bakomito son attachement total au détriment du ticket perdant, Constant Lungagbe et Madilu Mutugbu comme candidat vice-gouverneur.

Ibrahim Tshenda, alors deuxième vice-président du comité fédéral de l'UDPS selon l'ancienne configuration du parti, a devant un échantillon des sympathisants, déclaré tout haut être leader et ayant le monopole de décision au sein du parti et que le reste n'était que de nouvelles recrues à l'instar du candidat malheureux vice-gouverneur Madilu, fils de l'UDPS. Ce qui a suscité un tollé sans précédent dans l'autre aile conduite par Gilbert Manekoyi, président fédéral du Haut-Uele soutenu par les sept fédéraux, selon la nouvelle configuration, et qui s'alignent tous derrière le leur Madilu Mutugbu et son titulaire Constant Lungagbe.

48 heures plus tard, Gilbert Manekoyi, dans une entretien avec la presse locale a dit prendre acte de l'auto exclusion de deux de leurs membres à savoir Ibrahim Tshenda et Alexis Ambambela Sondoko, soulignant que le bipartisme n'a jamais été toléré au sein de l'UDPS, puisque les deux soutiennent un autre candidat qui a son propre parti alors qu'ils auraient reçu l'instruction de leur hiérarchie de Kinshasa pour soutenir la candidature de leur fils maison.

Le samedi 04 mai, alors que le deuxième camp s'apprêtait à tenir une matinée politique au siège du parti, les sympathisants et hauts cadres se sont heurtés contre un dispositif important des éléments de la police. Après près d'une heure de discussion avec le commandant-ville de la police, les présidents fédéraux et d'autres combattants ont eu accès au siège où ils ont été édifiés sur la position de l'UDPS en rapport avec les élections des sénateurs, du gouverneur et de son vice, réitérant leur soutien indéfectible à leur membre influent Madilu Prosper, candidat vice-gouverneur du ticket malheureux Constant Lungagbe.

Ainsi, la décision est tombée: le remplacement de Alexis Ambambela Sondoko par Patrick Ipaliane, jadis chargé de mobilisation, à la tête de la fédération urbaine d'Isiro, et la prise d'acte de leur auto exclusion du parti au pouvoir.

"L'UDPS Tshisekedi restera une et indivisible. Nous n'avons chassé personne. Ils se sont plutôt auto exclus, étant donné qu'ils ont quitté le parti pour soutenir un candidat gouverneur issu de son propre parti contre un ticket alignant un fils de l'UDPS, puisqu'en quête de leurs intérêts et cela ne peut être cautionné. Nous avons pris acte de leur engagement et nous restons soudés pour la cause de notre très cher parti. Nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance dans leur nouvelle aventure politique", a d'emblée lâché Me Augustin Tshisambu Ntumba, président fédéral de l'UDPS Watsa, au nom de ses collègues.

Joël Lembakasi, à Isiro