RDC : deux policiers tués par des bandits armés à Goma où l’insécurité atteint son paroxysme 

Les Policiers lors d'une ronde à Kinshasa
Illustration. Les Policiers lors d'une ronde à Kinshasa/Ph. ACTUALITE.CD

La ville de Goma va-t-elle demeurer dans l’insécurité grandissante comme c’est le cas actuellement? Des cas de meurtres se poursuivent. Deux éléments de la police nationale congolaise (PNC) ont été tués par des bandits armés, dans la nuit de lundi à ce mardi 16 avril, sur avenue Vitshumbi 1, au quartier Katoyi (commune de Karisimbi). Selon le président du conseil communal de la jeunesse de Karisimbi, Claude Rugo, ces policiers en patrouille sont tombés dans une embuscade tendue par des bandits armés qui opéraient dans la zone. 

« Vers 23h, il y a deux de nos policiers qui ont été victimes d'assassinats par les criminels. Ces criminels étaient en train de voler dans des maisons de paisibles citoyens. En fuyant, ils se  sont retrouvés face à nos policiers et ces criminels n'ont pas hésité à tirer sur eux avant de se volatiliser dans la nature.  Il s'agit d'une perte énorme pour la police et pour toute la population. Le Conseil communal de la jeunesse de Karisimbi condamne. Nous souhaitons qu'il y ait des enquêtes pour détecter ces criminels parce que la commune de Karisimbi, ces derniers temps, connaît une insécurité grandissante qui ne dit pas son nom. », témoigne Claude Rugo, président du Conseil communal de la jeunesse de Karisimbi. 

L’insécurité atteint son paroxysme dans la ville de Goma où depuis plusieurs semaines, des civils sont tués au quotidien par des hommes armés, et parfois pendant la journée. 

Au cours d'une conférence de presse tenue lundi 15 avril, à Nyiragongo, les acteurs de la société civile du Nord-Kivu proposent, entre autres, la démilitarisation de la ville de Goma en envoyant tous les militaires aux fronts, pour ainsi, tant soit peu, remédier à cette situation d’insécurité. 

« Nous recommandons aux autorités compétentes, toutes confondues, de démilitariser la ville de Goma en envoyant tous les militaires sur les lignes des fronts; déployer un bataillon de la police militaire dans la ville et à toutes les entrées de la ville pour empêcher toute entrée des armes dans la ville; organiser en urgence des bouclages dans tous les quartiers suspects; identifier tous les militaires dispo ainsi que ceux commis à la garde des résidences de certains commandants affectés en dehors de Goma et prendre des mesures de leur contrôle; réduire les carrefours de la police de circulation routière et affecter les autres dans la sécurisation de la population ; ne plus permettre la circulation des wazalendo armés dans la ville pour éviter la confusion créée par des bandits armés qui opèrent dans la ville; renforcer la sécurité de notre frontière avec le Rwanda et permuter les militaires affectés à la borne frontière 13 », a dit Mambo Kawaya, un des orateurs à ladite conférence de presse. 

Ces acteurs recommande également aux FARDC, « d'engager les affrontements, le plus urgemment possible, pour éloigner l'ennemi et le poursuivre jusqu'à le défaire totalement ». 

Lundi, un procès en flagrance contre le présumé meurtrier d'un civil, dimanche soir à Turunga (territoire de Nyiragongo) a été ouvert au tribunal militaire, garnison de Goma. La même instance, a condamné, samedi dernier, à la peine de mort, un élément de la garde républicaine qui avait tué par balle, le 9 avril dernier, son compagnon d'armes ainsi que deux civils dans un restaurant au quartier Majengo, au Nord de Goma. 

Le 11 avril dernier, le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin avait annoncé l’arrestation, par les services spécialisés, des présumés auteurs du braquage, ayant fait au moins quatre morts, le 10 avril près du cabinet du gouverneur militaire. L’autorité urbaine a demandé à la justice d'organiser une audience foraine afin de juger ces présumés criminels. 

Jonathan Kombi, à Goma