Gouvernement Suminwa: "que ceux qui auront la chance d'être nommés ne fêtent pas, qu'ils réfléchissent sur la manière de répondre aux défis énormes dans un pays en guerre" ( Vital Kamerhe)

Vital Kamerhe et Judith Suminwa
Vital Kamerhe et Judith Suminwa

Les prochains membres du gouvernement sont appelés à explorer des solutions nécessaires pour répondre aux exigences et défis de l'heure, notamment la fin de la guerre dans l'Est du pays mais aussi la lutte contre la pauvreté. Cette recommandation est de Vital Kamerhe, président des regroupements politiques A/A-UNC (Action des Alliés et Union pour la Nation Congolaise) et A/VK-2018, après son entretien avec la Première ministre Judith Suminwa ce lundi 15 avril en vue de la formation du nouveau gouvernement.

Vital Kamerhe a exhorté la classe politique à ne pas considérer ce qui se fait actuellement comme un partage du gâteau mais plutôt comme un partage des responsabilités. Il a, pour ce faire, appelé à la responsabilité des prochains membres du gouvernement dès leurs nominations. 

" Ceux qui auront la chance d'être nommés, qu'ils ne fêtent pas, qu'ils réfléchissent sur la manière de répondre aux défis énormes dans un pays en guerre, c'est le premier défi. Le deuxième défi qui est aussi une guerre qui ne dit pas son nom, c'est la lutte contre la pauvreté. Il n'y a pas 36 solutions, il faut relancer l'agriculture avec tout ce qui va avec c'est-à-dire les routes, l'énergie, l'eau, la ccréation d'emplois. Donc il y a espoir tant que notre pays n'a pas été volé, notre terre nous appartient, notre sous sol nous appartient ", a recommandé Vital Kamerhe devant la presse après échange avec Judith Suminwa. 

Pour Vital Kamerhe, leader de l'UNC, la RDC a tout pour décoller et faire bénéficier à la population toutes ses potentialités.

" Nous sommes l'un des pays en tout cas béni de l'humanité avec la deuxième forêt du monde. Nous participons à empêcher que la planète implose et pour celà nous devons mener une politique au niveau de l'environnement qui puisse remettre la RDC dans ses droits. Aujourd'hui on parle de 1 milliard de gens qui sont malnutris, le déficit alimentaire mondial. Mais la RDC, ses terres cultivées, produisent pour nourrir 2 milliards d'individus. Le monde, au lieu d'agresser la RDC, devait la protéger comme un joyau de l'humanité, l'espoir de l'humanité. Inga à lui seul, c'est toute l'Afrique qui est industrialisée et une partie d'Asie de Sud Est ", a fait remarquer l'ancien VPM, ministre de l'économie nationale.

À l'en croire, la guerre actuelle compromet les efforts du président Félix Tshisekedi pour le développement. 

" Nous devons être conscients que nous sommes riches mais que nous avons une certaine désorganisation, une façon de fuir nos responsabilités qui ne nous honore pas nous les politiciens d'abord parce que le peuple lui est prêt mais le mot d'ordre pour le moment c'est tout les Congolais unis pour mettre fin à la guerre accompagner les FARDC, trouver toutes les voies et moyens pour mettre fin à cette guerre puisque ça compromet énormément le travail de développement et les ambitions affichées par le président de la République qui seront traduites en action par Madame la Première ministre, cheffe du gouvernement ", a ajouté Vital Kamerhe. 

Pour cette nouvelle étape, renseigne le cabinet de la nouvelle Première ministre, Judith Suminwa s'accorde sept jours d'échange avec les regroupements et formations politiques membres de la majorité parlementaire. Au total, ils sont au nombre de 37. Depuis son investiture à la magistrature suprême, Félix Tshisekedi n'a pas encore mis en place le nouveau gouvernement censé l'accompagner durant son second mandat.

Le gouvernement dirigé par Mme Suminwa est très attendu au regard des multiples défis que traverse le pays en cette période précise où de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi sont occupées par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Un autre chantier important auquel le prochain gouvernement fera face, c'est surtout la situation socio-économique des Congolais marquée notamment par la perte du pouvoir d’achat suite à la dépréciation de la monnaie nationale, le Franc Congolais.

Clément MUAMBA