RDC : les miliciens Maï-Maï exigent des rançons pour libérer les pêcheurs arrêtés sur le lac Édouard

Des sommes d'argent variant entre 100 mille et 200 mille Francs congolais sont exigées par les miliciens Maï-Maï, qui détiennent 7 pêcheurs de Kyavinyonge, dans le territoire de Beni, cette nuit. La société civile locale demande du secours de la part des autorités pour mettre la main sur ces ravisseurs.

" Ces miliciens sont en train de parler aux armateurs, ils exigent une rançon allant de 100 mille à 200 mille francs congolais pour la libération de chaque pêcheur. On ne sait pas comment leur faire parvenir cet argent. Nous appelons les autorités de voir comment libérer ces compatriotes pêcheurs et ces engins sans qu'ils soient rançonnés ", a dit à ACTUALITÉ.CD, Moïse Kiputulu, vice-président de la société civile de Bashu dont relève Kyavinyonge.

Ces pêcheurs ont été arrêtés à bord de leurs pirogues sur les eaux du lac Édouard en pleine activité de pêche. Selon la société civile locale, ces miliciens ont aussi emporté 7 moteurs hors-bord.

Les miliciens Maï-Maï sont actifs dans le sud du territoire de Beni et dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu). D'après la société civile, ces groupes jouissent d'un appui de certains opérateurs économiques de la région, prétendant sécuriser leurs milieux sous menace d'occupation étrangère.

Les rançons perçues après des kidnappings financent également les activités de ces groupes. A cela s'ajoute des tracasseries sur des routes de desserte agricole, des barrages et des collectes d'impôts dans des zones sous leur contrôle. Des ONG accusent également les groupes armés de vivre de l'exploitation illégale du bois et des minerais.

L'activisme de ces groupes compliquent les opérations de l'armée, dirigées contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Cette rébellion retranchée dans la région depuis 1995 est aujourd'hui la plus sanglante dans le pays.

Yassin Kombi