RDC : Les États-Unis condamnent l'attaque contre un camp de personnes déplacées à Mugunga et pointent du doigt l’armée rwandaise et le M23

Les États-Unis ont fermement condamné l'attaque menée, selon les américains, par les Forces de défense rwandaises (RDF) et les rebelles du M23 contre le camp de personnes déplacées internes (PDI) de Mugunga, dans l'est de la RDC. L'attaque, survenue vendredi, a fait au moins neuf morts et 33 blessés, dont de nombreuses femmes et enfants.

Appalled by the attack on the Mugunga IDP camp.  RDF and M23 must immediately cease targeting of civilian locations and commit to de-escalation through the Luanda processes for peace in eastern DRC. https://t.co/RHu0hkkhPC

— Bureau of African Affairs (@AsstSecStateAF) May 3, 2024

Le porte-parole du Département d'État américain, Matthew Miller, a exprimé une profonde inquiétude concernant les récentes activités des RDF et du M23 dans l'est de la RDC, qui ont conduit au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes. Les États-Unis ont appelé toutes les parties à respecter les droits humains et à se conformer au droit humanitaire international. Miller a souligné l'importance du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque État tout en tenant responsables ceux qui commettent des abus des droits humains dans l'est de la RDC. Les États-Unis continuent de soutenir les efforts diplomatiques régionaux et exhortent toutes les parties à désamorcer les tensions et à rechercher une solution négociée pour une paix durable.

L'attaque a incité le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à écourter son voyage en Europe et à rentrer chez lui. Des sources d’ACTUALITE.CD ont rapporté que Tshisekedi avait décidé de revenir suite à l'attaque du camp de déplacés ce vendredi 3 mai, près de Goma. Après trois jours passés à Paris, Tshisekedi était arrivé à Bruxelles et devait se rendre en Hongrie.

Durant son séjour en Europe, Tshisekedi a abordé la situation sécuritaire instable dans l'est de la RDC, cherchant le soutien d'Emmanuel Macron pour contrer les activités du M23 soutenues par le Rwanda. Macron a clairement déclaré : « Le Rwanda doit cesser son soutien au M23 et retirer ses troupes de l'est de la RDC. » Il a également évoqué la possibilité de sanctions ciblées contre le Rwanda.

Le violents affrontements ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 près de Sake, avec des obus tombant à Goma et atteignant le site des PDI près du Lac Vert. Les combats de vendredi ont perturbé la distribution de l'aide par Médecins Sans Frontières (MSF), qui a dû interrompre ses activités en raison de l'insécurité. MSF a condamné l'utilisation croissante de l'artillerie lourde à proximité immédiate des sites de déplacés autour de Goma, ce qui a des conséquences tragiques pour la population prise entre deux feux.