Kinshasa : l'avenue Kabambare se meurt, l'appel désespéré des usagers

Avenue Kabambare
Avenue Kabambare

De l'avenue des Huileries, d'où elle part, jusqu'au quartier Bon Marché où elle bifurque, la grande avenue Kabambare, qui traverse les communes de Kinshasa et Barumbu, se trouve dans un état d'impraticabilité, donnant du fil à retordre à ses usagers, constate sur le terrain Actualité.cd.

Jean Ntumba, motard trouvé à l'arrêt, à Huilerie, en attente de clients, explique leur calvaire sur l'avenue Kabambare, qui dure depuis trop longtemps. Quitter Huilerie pour atteindre Bon Marché, explique-t-il, exige des détours.

« L'avenue Kabambare nous fait vraiment souffrir. Dans son ensemble, elle est devenue impraticable. Nous endurons des difficultés inimaginables. Quitter Huilerie pour atteindre le quartier Bon Marché, surtout après la pluie, nous oblige parfois à contourner à travers des tunnels, du reste jonchés d'eaux stagnantes. L'État doit nous trouver une solution pour cette route sur laquelle nous travaillons », a-t-il demandé.

James Tshibangu, lui, se plaint que véhicules et motos tombent régulièrement en panne à cause des efforts excessifs dus à la succession de nids-de-poule qui traversent cette artère.

« Notre souffrance vient du fait que nous abîmons nos motos à cause des nombreux nids-de-poule, nous trébuchons à chaque faux pas. Je demande tout simplement aux autorités de nous venir en aide », déclare-t-il.

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Outre les conséquences sur les véhicules, l'état lamentable de l'avenue Kabambare a également des répercussions sur la santé des conducteurs. C'est ce qu'explique James Djamba, qui s'interroge sur la destination des taxes qu'il paie.

« Je suis motard, je fais Huilerie-Bon Marché. Je dors difficilement après la journée à cause de la dégradation de la route. Pas moyen de conduire avec quiétude. Je me demande où vont toutes les taxes que je paie ? C'est de notre droit d'avoir de bonnes routes, puisque nous payons nos taxes », a-t-il exigé.

Augustin Mpoyi, motocycliste, craint des problèmes liés au dos. Il dit avoir pitié de sa femme, qui, chaque soir, applique sur lui des produits, accompagnés de massages. « C'est chaque jour que ma femme doit masser. C'est pourquoi nous, jeunes, devenons de plus en plus impuissants à cause de ce genre de route », soupire-t-il.

Curieusement, les maisons communales de Kinshasa et Barumbu donnent sur cette avenue, dont les caniveaux sont extrêmement bouchés. Plusieurs vendeurs, qui se sont confiés à notre reporter, affirment que plusieurs ménages, habitant dans les parcelles comprises entre Kabambare et Itaga, ont dû déménager, fuyant le débordement des eaux, qui durent plus de 2 jours devant leurs domiciles.

Samyr Lukombo