RDC : Vague de massacres dans le Nord-Kivu et l'Ituri, près de 30 civils tués par les ADF en mars

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Le Nord-Kivu et l'Ituri font face à une recrudescence de violence attribuée aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF), avec près de 30 civils massacrés au cours du mois de mars dans plusieurs attaques brutales.

Dans la nuit du samedi au dimanche 24 mars, une attaque revendiquée par le groupe État islamique a fait au moins 12 victimes à Mulekera, ville de Beni. Les assaillants, armés de machettes et de fusils, ont ciblé les quartiers Saïo et Matembo, tuant six personnes dans chaque localité, rapporte un responsable de la société civile à ACTUALITÉ.CD.

Le vendredi 22 mars, deux corps de civils, victimes présumées des ADF, ont été découverts dans le village d’Otomabere, territoire d’Irumu.

Le dimanche 17 mars, dans une autre attaque sanglante au quartier Saio de Mulekera, trois personnes, dont deux civils et un policier, ont été décapitées.

Le mercredi 6 mars, les corps de 11 agriculteurs, dont quatre femmes, ont été retrouvés décapités dans le village de Vemba-Kinyamuseghe, près de Mavivi, au Nord-Kivu. Les victimes auraient été tuées lorsqu'elles travaillaient dans leurs champs.

Une embuscade a également eu lieu le mardi 5 mars sur l'axe Komanda-Luna dans le territoire d’Irumu (Ituri), faisant deux morts et plusieurs blessés graves.

Au début du mois, le 1er mars, trois autres personnes, dont un enfant, ont été tuées à la machette et par balle dans le quartier Nzuma, au nord-est de Beni. Deux autres victimes ont été grièvement blessées.

Cette série d'attaques s'inscrit dans un contexte de tension persistante dans le Grand Nord et la province de l'Ituri. Malgré les opérations conjointes des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et de l'UPDF (armée ougandaise) contre les ADF, la situation des droits de l'homme continue de se dégrader, entraînant des déplacements massifs de civils, comme observé par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme (BCNUDH) en janvier 2024.

Les communautés locales, déjà éprouvées par des années de conflit, font face à une insécurité croissante, appelant à une réponse urgente des autorités et de la communauté internationale pour mettre fin à cette spirale de violence.