Désignation du président de la CENI : Jean Claude Kibala déplore « l'ingérence politique », « c'est préparer les conflits et contestations des résultats »

Jean Claude Kibala/Ph Justin Mwamba ACTUALITE.CD

Le député national et cadre de Ensemble pour la République Jean-Claude Kibala déplore les influences politiques constatées dans le processus de désignation des délégués de la société civile, notamment le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« Nous suivons de près ce qui se passe au niveau des confessions religieuses, les tractations des annonces faites par les responsables des confessions religieuses qui disent qu'ils sont sous pression, qu'ils sont  intimidés, qu'ils reçoivent des messages des menaces. Les politiques que nous sommes, nous devrions normalement laisser les églises, la société civile désigner leurs membres sans notre influence parce que chercher à influencer la société civile, ça voudrait signifier qu'on cherche à avoir un surnombre avec des représentants que la loi ne vous donne pas pour pouvoir les utiliser pour des intérêts individuels. Et ça, c'est une violation, un début de tricherie », a-t-il dit à ACTUALITÉ.CD mercredi 28 juillet 2021.

Pour l’élu de Mwenga (Sud-Kivu), ces ingérences préparent « les conflits et les contestations des résultats » des prochaines élections.

« C'est vrai que ces personnes une fois dans la commission électorale nationale indépendante, elles sont censées devenir indépendantes mais aller agir au niveau des composantes, influencer les composantes pour qu'on désigne tel ou tel autre, c'est un mauvais signe pour la démocratie, c'est préparer déjà aujourd'hui les conflits, les contestations des résultats. Pourquoi on pense que quand on est au pouvoir, la commission électorale nationale indépendante est un cadeau, la Cour constitutionnelle est un cadeau qu'on donne à celui qui a le pouvoir pour avoir la possibilité de pouvoir gagner les élections en usant de ces structures là pour passer ? Les élections c'est une compétition où on doit avoir un arbitre neutre. Ici, on a l'impression que les gens veulent préparer l'arbitre, le juge de touche qu'ils soient de leur côté, ça c'est de la tricherie et ça ne fera jamais avancer la République Démocratique du Congo », a déploré Jean Claude Kibala.

À l'en croire, la classe politique et sociale doit tirer les leçons des dernières élections en République Démocratique du Congo en vue de faire mieux en 2023.

Depuis une année, les confessions religieuses ne parviennent pas à trouver un consensus pour désigner le successeur de Corneille Nangaa. L’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) insiste : « il nous faut quelqu’un qui a un courage exceptionnel pour proclamer le véritable résultat issu des urnes, nous ne laisserons pas faire la médiocrité ». Mais six autres confessions religieuses ont annoncé mardi dans la soirée avoir désigné un candidat dont le nom devrait être révélé par l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale qui attendait tous les PV mercredi au plus tard avant entérinement des candidats a ajouté deux jours supplémentaires pour permettre aux composantes d’achever le processus.

Clément Muamba