Ituri : Après la condamnation de 55 personnes accusées des tueries à Djugu, la société civile souhaite aussi l’arrestation du chef milicien Ngudjolo pour être jugé

Photo ACTUALITE.CD.

La société civile de l’Ituri a salué ce mardi 1 octobre 2019 la condamnation de 55 personnes à la prison à vie le week-end dernier pour leur implication dans les tueries des civils dans le territoire de Djugu. Elle souhaite cependant, l’arrestation de Ngudjolo qui dirigerait la milice qui opère dans cette partie du pays.

« La justice doit élargir ces actions, donc arrêter et traduire aussi en justice Ngudjolo et sa bande qui continue de massacrer les civiles à Djugu. Les victimes doivent être dédommagées et ces inciviques doivent aller purger leurs peines dans des prisons qui sont sécurisées, et ça va nous soulager », a dit à ACTUALITE.CD Noëlla Nyaloka, coordinatrice intérimaire de la société civile de l’Ituri.

Les personnes condamnées étaient poursuivies pour crimes contre l’humanité par meurtre, disparition forcée, torture, mutilation, et persécution. Parmi elles, un militaire, un policier et un agent de l'Agence nationale de renseignement (ANR).

Des centaines de civils ont été tués depuis les violences armées en décembre 2017 dans le territoire de Djugu. Le procès des auteurs avait officiellement débuté le 20 juillet 2018 à Bunia avant d’être suspendu une année durant « faute des moyens financiers ». C’est seulement le 20 août 2019 que le procès avait repris grâce au financement reçu de nouvelles autorités provinciales.

Après la vague des violences de 2017 et 2018, les tueries ont resurgi en avril 2019 dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi. Des centaines de civils ont été tués.

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, avait dénoncé, l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO encourageant les violences. L’armée avait démantelé le bastion de ce groupe armé dans la forêt de Wago après les offensives menées dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia vivent actuellement autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Franck Asante