Crise au Nord-Kivu : le Haut-Commissaire de l'ONU met en lumière les atrocités du M23 et appelle à l'action internationale

 Des soldats dans l'est de la RDC / Droits tiers

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a conclu sa visite officielle en République démocratique du Congo avec un message alarmant concernant les activités du groupe rebelle M23 au Nord-Kivu.

Durant son séjour, M. Türk a rapporté des incidents graves où le M23 a semé la terreur en tuant et enlevant des membres de la population locale, ainsi qu’en ciblant des défenseurs des droits humains, des journalistes et des chefs de communauté. De plus, des recrutements forcés d'enfants dans les rangs du groupe ont été signalés.

Le Haut-Commissaire a souligné que depuis octobre dernier, environ 500 000 personnes ont été déplacées à cause de l’expansion territoriale du M23, portant le total des déplacés dans la région à près de 2,7 millions. Ces déplacements massifs exacerbent une crise humanitaire déjà désastreuse.

Türk a également noté une augmentation significative des violences sexuelles, particulièrement dans les zones de conflit et dans les camps de déplacés comme celui de Bulengo à Goma, où les femmes et les filles sont extrêmement vulnérables.

Face à cette crise, le Haut-Commissaire a exhorté les nations soutenant des groupes armés, ou ayant une influence sur eux, à prendre leurs responsabilités pour mettre fin aux hostilités. Il a spécifiquement appelé le Rwanda à cesser son soutien présumé au M23 et à collaborer à la recherche d'une résolution pacifique et durable du conflit.

Sur le terrain, les affrontements ont continué avec de récents combats entre les milices locales Wazalendo et les rebelles du M23. Ces affrontements se sont concentrés dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, où les Wazalendo ont tenté de repousser le M23 de plusieurs localités clés. Un campement du M23 à Kabanda a été incendié et les miliciens ont temporairement repris le contrôle de Kibirizi avant de se retirer.

Cette situation critique souligne l'urgence de répondre à la crise des droits humains en RDC, où les actions de groupes armés continuent de menacer la stabilité régionale et la sécurité des populations innocentes.