La course à la magistrature suprême: bataille entre l’Est et l’Ouest de la RDC (Dr. Flavien Shirandi.,PhD)

Dr Flavien Shirandi.PhD
Dr Flavien Shirandi.PhD

Tribune

Dans les pays du tiers monde, ou envoi de développement plus précisément en Afrique ou Amérique du Sud; souvent les élections sont influencées par quatre facteurs. Il s’agit du président au pouvoir (pour sa succession), la communauté internationale, la capacité du candidat président de la république, le peuple et les circonstances politiques du pays.

En RDC, la campagne électorale pour la course à présidentielle et des élections législatives, provinciales et municipales a été lancée  le 19 novembre 2023 pour les votes qui ont eu lieu le 20 décembre 2023 sur toute l’étendue de la république démocratique du Congo  et dans quelques pays étrangers à l’instar de la France, Belgique, canada, Etats-Unis pour les congolais de la diaspora.

Se référant aux élections de 2018, d’aucuns pensaient que les grands leaders de l’opposition désigneraient un candidat commun de l’opposition pour faire face au candidat de l’union sacrée et le président en place Félix Antoine TSHISEKEDI, le fils biologique et héritier politique  d’Etienne TSHISEKEDI, un grand opposant historique en RDC et  qui a passé sa vie en occident. A l’opposé de la présidentielle de  2018, l’opposition congolaise n’a pas cette fois-ci opté pour un candidat unique, faute d’un consensus à en croire les propos du candidat de l’opposition, le Dr. Denis MUKWEGE lors de sa sortie médiatique tout récemment.

Néanmoins, il y’a 4 candidats à la présidentielle qui ont désisté en faveur du candidat Moise KATUMBI à savoir MATATA PONYO, DELIS SESSANGA, FRANCK DIONGO et SETH KIKUNI afin de faire face au candidat de l’union sacrée.

D’après une analyse politique, je vois deux blocs qui s’affrontent. Il s’agit  d’une part du candidat Du centre de la RDC, Félix Antoine TSHISEKEDI qui est appuyé par les politiciens de la partie Ouest de la RDC dont des mobutistes de la deuxième république à l’instar de monsieur MBOSSO KODIA du Bandundu, de Jean-Pierre BEMBA et de Zanga MOBUTU (Tous deux de l’équateur) etc ; D’autre part il s’agit du candidat de l’Est, Moise KATUMBI allié de MATATA PONYO et les autres.

Il convient de faire savoir qu’à l’Ouest il y’ a le candidat Martin FAYULU mais pour qui ces élections de 2023, beaucoup de choses ont joué contre, d’après certaines spéculations que ce dernier n’ait pas été considéré comme un adversaire direct de TSHISEKEDI puisqu’il semble que les deux sont en bon terme malgré leur adversité.

Nous ne négligeons pas le fait qu’ils soient tous deux des candidats issus de l’école d’Etienne TSHISEKEDI mais aussi du rôle que leur église commune pourrait jouer.

Par ailleurs, à l’Est, il y’a aussi le docteur MUKWEGE qui se bat pour la magistrature suprême. La politique étant dynamique avec beaucoup de surprises, les candidats Martin FAYULU peut s’incliner en faveur de ceux de l’ouest et  Denis MUKWEGE peut se pencher en faveur de ceux de l’Est.  Toutefois, ces deux candidats peuvent surprendre lors de la publication des résultats des élections, attire-t-il l’attention du peuple congolais.

La RDC vers la  Deuxième république version 2 ?

La République démocratique du Congo est un pays qui a connu le monopartisme dans la deuxième république avec le parti politique MPR du président Joseph MOBUTU dont Etienne TSHISEKEDI a contribué pour sa création. Cependant, cette deuxième république était aussi marquée par le multipartisme avec la création de l’UDPS et d’autres partis politiques etc. Pour renforcer leurs unions politiques dans le cadre de la préservation des intérêts les uns envers les autres, les dignitaires de la deuxième République dont le président MOBUTU, l’opposant historique de la RDC, Etienne TSHISEKEDI, Jeannot BEMBA, Marcel LIHAU et autres, mariaient également leurs enfants d’une part et d’autre part, leurs enfants tissaient des relations amicales selon le cas, rappelle le Professeur Dr. Flavien Shirandi, PhD, consultant Politique et leadership stratégiste.

Depuis l’appel du président Félix TSHISEKEDI aux congolais de toutes les formations politiques de la RDC d’adhérer à l’union sacrée de la nation, nous assistons aux grands retrouvailles entre les enfants des dignitaires de la deuxième République à savoir Zanga MOBUTU, Jean pierre BEMBA, Jean-perre LIHAU, Félix TSHISEKEDI etc.

Autrement dit, avec l’union sacrée de la nation, nous assistons à un scénario de succession des relations Des pères aux fils, De la famille TSHISEKEDI à la famille LIHAU, De la famille MOBUTU à la famille BEMBA ainsi de suite et ce, comme leurs Pères à la deuxième république, explique-t-il. En effet, il est d’une grande importance de faire savoir que les fils de ces dignitaires sont des congolais qui connaissent bien l’histoire de la République Démocratique du Congo, ils ont un passé avec ce pays à  travers leurs parents et connaissent les enjeux tant politiques, économiques, militaires que diplomatiques de ce pays.

De ce qui précède, J'estime que les fils des dignitaires de la deuxième république ne doivent pas répéter les erreurs de leurs pères mais plutôt de s’unir pour les corriger afin de contribuer grandement au développement de la République Démocratique du Congo et ce, sur le plan sécuritaire et économique. Car, chacun d’eux a une expérience acquise par sa participation dans la gestion publique soit à la quatrième République à l’instar de Jean-Pierre BEMBA et de Zanga MOBUTU, soit à la cinquième République avec la participation de Jean pierre BEMBA, Jean-Pierre LIHAU et Félix TSHISEKEDI.

La peur est que les fils reproduisent les mêmes erreurs que leurs pères, ou une guerre non nécessaire entre les Mobutistes et les kabilistes. Ce qui n’aidera pas le pays de faire face à ces problèmes. A cet effet, j'exhorte à la prise de conscience, à l’esprit d’équipe, au patriotisme et au dévouement pour les biens de la RDC dans cette période où la République Démocratique du Congo est agressée par le Rwanda. 

Eglise catholique VS Eglises de réveil &Non denominationelle VS Eglise Protestante

Depuis un moment, il est clairement dessiné devant le public que l’Eglise au Congo aujourd’hui n’est plus au  milieu du village. Je pense le contraire que L’Eglise doit servir comme une voix prophétique qui doit interpeller les gouvernants à leurs responsabilités. Et surtout L’Eglise doit toujours se pencher à côtés des faibles, qui est la population. Mais, en République Démocratique du Congo nous assistons au positionnement de L’Eglise ce qui revient corrélativement à dire que d’un côté, le président Félix TSHISEKEDI est soutenu par les églises de réveil du Congo, les Kimbanguistes et cependant Moise KATUMBI est soutenu par l’église catholique d’un autre côté.  

Aux bordures de cette bataille ecclésiastique, il est d’une grande importance de faire savoir que le pasteur de l’église de réveil Abraham NGALASI et celui de l’Eglise protestante Théodore NGOYI, tous candidats président de la république ont dit respectivement que Dieu les a parlé pour la magistrature suprême. 

De ce fait, qui a dit vrai ? Qu’est-ce qui va se passer ? s’interroge-t-il.

Crédibilité des élections de Décembre 2023

La République démocratique du Congo (RDC) se dirige-t-elle vers  un chao après le scrutin du 20 décembre 2023 ? Sachant que 44 millions d’électeurs sont entrain de voter. L’Etat congolais a organiser les élections sur toute l’étendue de la république démocratique du Congo à travers la CENI et ce, à tous niveaux, la présidentielle, les élections législatives, provinciales et municipales.

Lors d’un communiqué médiatique, la CENI a fait connaitre les difficultés auxquelles elle a fait et continue de faire face. Il s’agit  des problèmes d’acheminement du matériel électoral dans tous les bureaux de vote, cartes d’électeur illisibles, fiabilité et accessibilité du fichier électoral etc. Le temps ayant joué en sa défaveur dans la préparation des élections. On se pose des questions comment une élection qui devait être préparée depuis plus de deux ans, se retrouve face à un déficit logistique, sollicitant même l’assistance du Pays Voisin l’Angola? Quel sérieux peut-on attendre de ces élections encours ? A ce sujet, des experts estiment qu’il est très difficile de maintenir la crédibilité de ces scrutins dans un pays si grand comme la RDC qui a des problèmes d’infrastructures routières et pour qui acheminer le matériel électoral dans les 72.478 bureaux de vote reste un grand défi sur lequel repose la crédibilité de ces élections.

Des experts affirment qu’un tiers seulement des bureaux de vote ont été ouverts le 20 décembre 2023 de l’élection sur toute l’étendue du territoire nationale.

La grande question en cas de proclamation des résultats, le pouvoir restera-t-il au Centre avec Tshisekedi, ou balancera-t-il à L’Est chez Mukwege ou Katumbi ou le pouvoir ira chez Fayulu à La période post-électorale en RDC, s’interroge le  Dr. Flavien Shirandi.,PhD.

La crise électorale est elle inévitable? 

Après la publication du vainqueur aux élections présidentielles en Afrique, il est souvent constaté des contestations dans le camp des perdants. Indéniablement, il en sera le cas après l’annonce des élections présidentielles en RDC, lesquelles ne doivent pas en principe conduire le pays dans une crise électorale au nom de l’intérêt général du pays.

En cas de proclamation du président Félix TSHISEKEDI comme vainqueur des élections présidentielles de 2023, l’opposition congolaise marquée par des figures telle que Moise KATUMBI et ses alliés, Martin FAYULU, Denis MUKWEGE et Adolphe MUZITO créera une situation de crise post-électorale par la contestation des résultats provisoires de la CENI.  En effet, il est constaté pendant la campagne,  des candidats de l’opposition et du pouvoir qui évoquent des messages hostiles, et des militants qui déchirent les affiches de campagne. Cela n’a pas laissé indifférent les différents camps, de l’opposition et du pouvoir alignés à la course électorale, à réagir par des affrontements violents ayant occasionnés des cas de blessures graves. Ce qui est un mauvais signe pour l’avenir.

Dans plusieurs médias nationaux, il y a même été publié, par des militants, des faux sondages portant vainqueur les candidats en tête d’affiche de l’opposition comme du pouvoir, avant même la publication des résultats de la CENI.

Lors de son passage dans un media national, monsieur Frank DIONGO, le candidat de l’opposition et allié de Moise KATUMBI a déclaré que celui-ci sera proclamé président de la république, et ne voit pas un scénario contraire’’. Ce qui revient à baliser la voie de la contestation en cas de proclamation de Félix TSHISEKEDI comme le gagnant, laquelle pourra exposer le pays à une crise post-électorale.

A son tour, Jean-Pierre BEMBA a déclaré haut et fort que ‘’ Moise KATUMBI aurait collaboré avec une entreprise russe pour pirater le serveur moteur de la CENI afin de  tricher les élections ‘’. En cas de victoire de Moise KATUMBI, monsieur Félix TSHISEKEDI sera-t-il capable d’accepter cette réalité et vice-versa, sachant que le président de la République et candidat à sa propre succession a déclaré que peu importe les résultats, la CENI sera libre de publier les résultats? 

Pour ce faire, la publication des résultats bureau par bureau afin de mettre fin à toutes les contestations et différentes fausses allégations.  De ce qui précède, la période post-électorale sera mouvementée par les différentes démarches politiques où chaque partie aimerait tirer le drap de son coté en poussant la population dans la rue pour revendiquer la victoire.

D’où l’importance des témoins pour l’acquisition des procès-verbaux (PV) pour raison de preuve ; des observateurs nationaux et des organisations internationales à l’instar de ceux de l’Union africaine qui sont en RDC pour les élections encours.

La politique ayant trouvée logis dans l’Eglise du Congo, nous assisterons également aux positions des églises où l’Eglise catholique et protestante seront dans le camp de l’opposition pour défendre leur fidèles et candidats à la présidentielle. En revanche,  les Eglises de réveil, Kimbanguiste, Musulmane et autres seront derrière le camp au pouvoir pour confirmer  la vérité des urnes, en faveur du candidat au pouvoir.

C’est ici que, j'exhorte la CENI à la publication de vrais résultats des urnes ; au président TSHISEKEDI en tant que le garant du bon fonctionnement des institutions de la république de prendre toutes les dispositions possibles pour qu’il y ait le calme et la paix sur toute l’étendue du territoire congolais ; au peuple congolais de ne pas se laisser manipuler par des messages séparatistes et hostiles pour des fins politiques ; et aux candidats de prioriser l’intérêt général de la RDC car il y’a plusieurs façons de servir sa patrie.

Le Professeur Dr. Flavien Shirandi, PhD, consultant Politique et leadership stratégiste