RDC : L’armée propose de se retirer de Yumbi après les violences communautaires de décembre 2018

Photo ACTUALITE.CD

Le gouvernement a, dans le compte rendu du conseil des ministres du vendredi 27 septembre fait savoir que l’armée a proposé son retrait de la cité de Yumbi (Maï-Ndombe), théâtre des violences intercommunautaires en décembre dernier. Les forces armées et les éléments de la police avaient été envoyés en renfort après les affrontements qui avaient opposé les tende et nunu dont le bilan était d’au moins 535 morts, selon l’ONU.

« La hiérarchie militaire se propose de retirer le contingent des FARDC déployé à Yumbi, et laisser la Police Nationale assurer la tâche du maintien de l’ordre public », dit le compte rendu du conseil signé par le ministre d’Etat, ministre de la communication et des médias, David Jolino Diwampovesa Makelele.

Le gouvernement a également révélé qu’il y a persistance des tensions entre les deux communautés précitées. Le colonel des FARDC  nommé en remplacement de l’administrateur du territoire tué au cours des affrontements de décembre est accusé de partialité par les Tende.

« Ce conflit est exacerbé à la suite des accusations proférées par les Tende contre un administrateur de territoire militaire qui favoriserait les Nunu, au sein desquels, il a pris une femme comme épouse », ajoute le compte rendu.

Gouverneur de Maï-Ndombe à l’époque, Gentiny Ngobila actuellement gouverneur de Kinshasa est cité comme témoin-clé dans ces violences. Il est l’un des acteurs politiques soupçonnés d’avoir joué un rôle dans les affrontements communautaires à Yumbi. L'ONU parlait de 16 000 déplacés. Plusieurs milliers de personnes avaient également traversé la frontière de Congo Brazza suite à ces violences. Des centaines de maisons, d’écoles et de centres de santé ont été détruits ou incendiés. L’ONU avait évoqué de « possibles crimes » contre l'humanité. 

Fonseca Mansianga