Attaque d’un camp de déplacés à Goma : le gouvernement pointe du doigt le refus du Rwanda “d’obtempérer aux injonctions de la communauté internationale de cessez-le-feu et de retirer ses troupes de la RDC”

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Un Camp des déplacés

Le gouvernement congolais a condamné les bombardements meurtriers survenus vendredi 3 mai dernier sur un camp de déplacés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC. Dans un communiqué publié 3 jours après les incidents, soit ce lundi 6 mai 2024, Kinshasa accuse l'armée Rwandaise et ses supplétifs du M23 d'en être responsables.

" Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo condamne avec la dernière énergie de cet acte terroriste qui illustre la volonté claire du Rwanda de poursuivre ses actes constitutifs de crimes de guerre commis sur le territoire Congolais. Ces actes, outre qu’ils violent le droit international humanitaire, traduisent non seulement le refus du Rwanda d’obtempérer aux injonctions de la communauté internationale de cessez-le-feu et de retirer ses troupes de la République Démocratique du Congo mais aussi sa volonté claire de poursuivre la guerre d’agression contre la RDC rejetant ainsi toute initiative de règlement de conflit par la voie pacifique ", dit le communiqué du ministère de la Communication et Médias.

Cette attaque est intervenue au moment où Félix Tshisekedi était en mission diplomatique en Europe. Durant son séjour en Europe, Félix Tshisekedi a abordé la situation sécuritaire instable dans l'est de la RDC, cherchant le soutien d'Emmanuel Macron pour contrer les activités du M23 soutenues par le Rwanda. Macron a clairement déclaré : « Le Rwanda doit cesser son soutien au M23 et retirer ses troupes de l'est de la RDC ». Il a également évoqué la possibilité de sanctions ciblées contre le Rwanda.

Les violents affrontements ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 près de Sake, avec des obus tombant à Goma et atteignant le site des PDI près du Lac Vert. Les combats de vendredi ont perturbé la distribution de l'aide par Médecins Sans Frontières (MSF), qui a dû interrompre ses activités en raison de l'insécurité. MSF a condamné l'utilisation croissante de l'artillerie lourde à proximité immédiate des sites de déplacés autour de Goma, ce qui a des conséquences tragiques pour la population prise entre deux feux.

Clément MUAMBA