Felix Momat : Les contestations actuelles ont pour but de nous éloigner des élections (Interview)

Professeur d’université, Dr Felix Momat vient d’être élu premier vice-président de l’Éveil pour la conscience le Travail et le Développement (ECT) à l’issu d’un congrès tenu à Kinshasa. Dans une interview ce dimanche 15 avril 2018 à ACTUALITE.CD, Felix Momat a réaffirmé l’appartenance de ce parti à la Majorité présidentielle (MP), et a décliné les ambitions de son parti.

<strong>Vous venez d’être élu Vice-président de l’ECT, quelle est votre première réaction ?</strong>

La première réaction, c’est un sentiment de joie. Je profite de votre micro pour remercier le collège des fondateurs qui m’a élu à ce poste afin de redynamiser la présence de l’ECT sur l’échiquier politique national. Maintenant, nous voulons redynamiser le parti pour affronter les échéances électorales.

<strong>Comment se décline votre plan d’action ?</strong>

Je suis élu, vice-président à une étape assez critique de la vie politique congolaise. Nous sommes en pleine période préélectorale. Je devrais concilier les impératifs d’implantation du parti avec les exigences de gain électoral. Il faut poursuivre l'implantation du parti dans les 26 provinces. Il ne faut pas oublier que l’ECT s’était déployé suivant le format de 11 provinces. Au-delà de tout cela, le grand travail sera sur le processus électoral : sélectionner les meilleurs candidats qui nous représenterons à la députation tant nationale que provinciale, ensuite sensibiliser les militants comme les candidats sur les documents électoraux (calendrier électoral, la loi électorale, le code de bonne conduite des élections, la problématique de la machine à voter, etc.). Tous ces instruments méritent d’être discutés, sensibilisés et vulgarisés auprès de nos militants. Il y a également la problématique des témoins. On ne gagne pas des élections si on n’a pas les témoins dans les bureaux de vote. Aujourd’hui si l’opposition conteste par exemple le fichier électoral, c’est parce qu’elle n’avait pas des témoins dans les différents centres d’enrôlement.

<strong>Quelle est la place de l’ECT aujourd’hui au sein de la Majorité présidentielle ? </strong>

Il faut toute suite dire que dans les 18 résolutions que nous avons prises, la première réaffirme justement notre appartenance à la MP et la deuxième renouvelle notre loyauté et notre soutien à l’autorité morale de la MP. Maintenant par rapport au poids politique du parti, aujourd’hui l’ECT se retrouve en 3ème position, fort grâce à son poids au Parlement. Vous avez le PPRD en tête, vous avez l’AFDC qui suit, et ensuite c’est l’ECT. Fort de ses deux gouverneurs élus, fort de ses dix députés élus, l’ECT garde sa place au sein de la MP et participe à toutes les réunions stratégiques pour la pérennité du régime.

<strong>L’ECT aura-t-il son candidat président de la République ? </strong>

Dans le cadre du processus électoral, l’ECT présentera ses candidats députés provinciaux et députés nationaux au sein du regroupement politique électoral dénommé « A.A.B », cela signifie Action Alternative pour le Bien-être. En ce qui concerne le candidat président de la République, l’ECT soutiendra le candidat de la MP.

<strong>C’est quoi la place aujourd’hui de Felix Kabange au sein de l’ECT ? On sait très bien qu’il était président de ce parti politique.</strong>

Il est haut cadre du parti, membre cofondateur. La session du collège des fondateurs a réaffirmé le principe constitutionnel selon lequel les mandats au sein d’un parti politique sont incompatibles avec les mandats au sein du gouvernement de la République notamment. Et là, c’est le deuxième alinéa de l’article 97 de la constitution. Donc frappé par cette inconstitutionnalité, il est donc membre cofondateur du parti. Après quand l’incompatibilité sera levée, le collège des cofondateurs en tirera les conséquences.

<strong>Selon certains observateurs votre parti politique serait soutenu notamment par Moise Katumbi. Quelle est votre réaction ?</strong>

Je le disais tantôt que nos deux  premières résolutions ont réaffirmé notre identité, qui est à la fois Kabiliste et Majorité présidentielle. Mais si vous avez des questions sur Moise Katumbi, je vous renvoie à son porte-parole, Olivier Kamitatu, qui est payé par rapport à cela. Il n’est ni de loin ni de près dans l’ECT. Et l’ECT s’investira pour battre les candidats qu’Ensemble présentera aux élections à venir à tous les niveaux. Nous nous investirons pour les battre et démontrer que l’ECT est réellement un parti de la MP.

<strong>Les élections le 23 décembre 2018 vous y croyez ?</strong>

Nous y croyons. Jusque-là,  le calendrier électoral qui est un des instruments électoraux en notre possession aujourd’hui n’a pas souffert d’un grand retard. Le calendrier est respecté. Et j’en appelle  ici, à la classe politique congolaise d’éviter à la population toute forme de subterfuge pour nous éviter les élections du 23 décembre 2018. Finalement la multiplication des contestations apparaît aujourd’hui comme une sorte de subterfuge pour nous éviter des élections du 23 décembre 2018 par rapport à une certaine classe politique, qui n’est pas prête à affronter le processus électoral. Et en tant que tel, aujourd’hui Vice-président de l’ECT, je m’investirai pour dénoncer tous ceux-là de l’opposition, qui ne veulent pas que le pays organise ces élections.”

<strong>Quels sont les moyens dont vous disposer pour mener à bien votre mission et atteindre les objectifs que vous vous assignez au sein de l’ECT ?</strong>

Les moyens humains, c’est les militants et les cadres de l’ECT. Les moyens légaux, ce sont les textes du parti, c’est la constitution de la République. Les moyens financiers, vous savez qu’un parti politique vit principalement de la cotisation de ses membres et aujourd’hui, nous avons des mandataires, des ministres aussi bien au sein du gouvernement de la République et des gouvernements provinciaux. Nous avons deux gouverneurs élus, dix députés qui siègent. A ce titre-là, l’ECT est suffisamment organisé pour mobiliser les différentes ressources.

<strong>Vous avez aussi été président du mouvement UJANA et aujourd’hui vous êtes vice-président d’un parti politique. Que devient UJANA ? </strong>

Ujana est un mouvement citoyen, qui a été créée par les jeunes. Quand vous interrogez l’article 2 des statuts d’Ujana, il y ait clairement inscerit qu’au sein d’Ujana vous retrouverez les jeunes de toutes les tendances : Majorité présidentielle, opposition politique ainsi que la société civile et force vive. Donc mon appartenance à Ujana, c’est premièrement parce que j’étais jeune et ensuite j’appartenais à une formation politique de la Majorité présidentielle. Je suis membre fondateur de l’ECT. A ce titre, la question est donc statutairement réglée, je devrais me départir de mes fonctions de président d’Ujana mais je reste membre du mouvement citoyen Ujana.

Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala