RDC: après échange avec Judith Suminwa, Volker Turk estime que ce qui se passe dans l’Est “doit attirer l’attention internationale et on va continuer à faire le plaidoyer"

Photo d'illustration
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La partie Est de la République Démocratique du Congo est plongée dans une grave crise humanitaire, exacerbée par une recrudescence des violences qui ont contraint les populations civiles à se déplacer massivement loin de leurs habitations. Cette situation était au centre des échanges ce jeudi 18 avril 2024 à Kinshasa entre le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk et la première ministre Judith Suminwa Tuluka.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, a clôturé sa visite officielle en République démocratique du Congo (RDC) suite à l'invitation du Gouvernement congolais. Avant , cette rencontre, il a visité à l'Est de la RDC des camps de personnes déplacées mais aussi il a eu une série de réunions avec des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile.

"C'est clair que c'est qui se passe dans l'Est, c'est quelque chose qui doit attirer l'attention internationale et on va continuer à faire le plaidoyer surtout du point de vue des droits humains, des personnes affectées pour qu'on trouve une solution à celà", a dit devant la presse le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk.

Face à cette situation, les deux personnalités ont convenu de renforcer la collaboration pour mieux relever ce défi. Il dit s'attendre aussi à une attention particulière des autorités vers les populations concernées.

"Avec tous les défis que le pays a actuellement c'est clair et on est d'accord là dessus que les questions des droits humains doivent s'orienter vers la population et de faire en sorte que les besoins des populations soient à la hauteur de l'attention du gouvernement et que les droits humains sont quelque chose de transversale qui affectent tous les secteurs de l'administration et de la gouvernance, on a eu un échange très fructueux et je me réjouis à l'idée d'avoir une collaboration étroite entre mon bureau, les Nations-Unies et avec la première ministre et son cabinet", a indiqué ce haut cadre de l'ONU. 

Et de poursuivre :

"La situation humanitaire surtout dans l'Est est précaire à cause de l'insécurité, à cause de ces vagues des déplacements, à cause des violences et conflits, c'est crucial que l'administration et les Nations-Unies continuent à avoir une collaboration étroite pour faire face à ce défi humanitaire et autres pour ça on a besoin d'une collaboration fructueuse. On s'est mis d'accord qu'on va collaborer étroitement et je suis ravi pour ça".

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire ont lancé mardi 20 février dernier à Kinshasa un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024 en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.

La RDC compte actuellement 6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte où le pays fait face par ailleurs à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.

Cette rencontre intervient pendant que les combats font rage entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo, les Wazalendo contre  les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans les environs de Sake, territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu.

Clément MUAMBA