Nomination de Judith Tuluka au poste de 1er Ministre : les avis des kinois divergent 

Photo/ Actualité.cd
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C'est la première fois que la RDC connaît une femme à la tête du gouvernement. Judith Tuluka succède officiellement à Sama Lukonde, dans un contexte de sécurité tendu. Sa nomination à la tête de la primature est saluée par quelques Kinois rencontrés dans les rues ce mardi 02 avril, qui l'appellent à travailler dur pour mener à bon port les institutions du pays.

"C'est un honneur d'avoir une femme à cette fonction pour la première fois dans notre pays. Nous lui souhaitons plein succès dans ses nouvelles responsabilités. Nous espérons qu'avec sa nomination, notre pays pourra retrouver la paix tant recherchée dans sa partie Est," espère Merry Bakoli, assistante à la faculté des lettres de l'Unikin.

De son côté, Anaclet Bundu, étudiant à l'IFASIC, voit, par cette nomination, la reconnaissance de la femme comme moteur du développement.

"On avait besoin des actions concrètes pour développer ce pays, et la nomination d'une femme était évidente pour faire bouger les lignes. Nous restons optimistes et croyons fermement dans les compétences et savoir-faire de madame Judith tout en lui souhaitant bonne chance," souligne-t-il.

Pour Dieudonné Kilolo, étudiant en Droits à l'Unikin, ce geste prouve avec suffisance que la femme est et reste le cœur de l'émergence d'une communauté. 

"Après que les hommes aient fini de se succéder à ce poste sans trouver des solutions durables pour le développement de la RDC, voilà une femme pour faire avancer les choses. Les défis sont certes immenses, en commençant par le secteur judiciaire, pour que la République puisse mettre fin à la corruption, à l'impunité et à l'injustice. Mais je suis sûre qu'elle a les compétences nécessaires pour trouver des solutions à tous ces problèmes et nous offrir des conditions de vie aisées."

Cependant, Mélanie Mambo, agent dans une entreprise cosmétique, voit d'un mauvais œil la nomination de Judith Tuluka à la tête du gouvernement durant cette période de crise que traverse le pays. 

"Nous sommes un pays en guerre, c'est une erreur d'avoir une femme à ce poste en ce moment. Pourquoi donner une si lourde tâche à une personne qui ne maîtrise pas tout ce à quoi elle doit faire face ? Personnellement, je ne la vois pas finir son mandat au regard de la charge qui l'attend." 

De son côté, Joël Boteko invite la 1ère ministre à se faire accompagner des personnes compétentes pour relever tous les défis qui attendent son gouvernement. 

"Au regard de son statut, de son profil tel que décrit hier à la RTNC et de son bilan au ministère du Plan, elle ne méritait pas ce poste. Mais à ce stade, on ne peut rien d'autre que lui demander de se faire accompagner d'hommes et de femmes dignes dans son gouvernement pour la réussite de son mandat, sinon elle va gâcher notre temps inutilement."

Carlys Malolo, informaticien de formation, reconnaît, lui, les compétences de la femme à trouver les solutions apportées à tous les problèmes, mais ne la voit pas être à la hauteur pour commander les institutions de la RDC afin de changer la donne.

"C'est bien d'avoir des femmes à la tête des instances de prise de décision ». Mais je ne partage pas l'idée de faire d'elle une 1ère ministre. La femme n'a jamais été aussi autoritaire que ça pour commander. Généralement, les femmes travaillent avec le cœur et pas la tête. Ça ne valait pas la peine de la mettre à un poste aussi stratégique."

Judith Suminwa Tuluka est la première femme à occuper ce poste en République démocratique du Congo. Elle devra composer son gouvernement avec les différentes forces politiques membres de l'Union sacrée, la coalition formée autour du chef de l'État et qui est majoritaire à l'Assemblée nationale.

Nancy Clémence Tshimueneka