Levée du moratoire sur la peine de mort en RDC: « les grands traîtres à la patrie, ce sont ceux qui sont au pouvoir » (Ambongo)

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Cardinal Ambongo

La décision du gouvernement concernant la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires qualifiés "des traîtres", suscite une vague de réactions. Après Denis Mukwege, Jean-Marc Kabund et consorts, c’est le tour du cardinal Fridolin Ambongo d’estimer que « c'est un pas en arrière ».

À en croire l'archevêque métropolitain de Kinshasa, les grands traîtres à la patrie sont ceux qui sont au pouvoir. « C'est un pas en arrière.  Je ne trouve pas qu'un gouvernement vraiment responsable puisse lever une telle option pour punir des gens qu'on appellerait des traîtres. Premièrement, la notion des traîtres, nous devons d'abord nous mettre d'accord sur ce que cela signifie. Et quand je prends la réalité de chez nous au Congo, les grands traîtres à la patrie, ce sont justement ceux qui sont au pouvoir. Dès lors qu'ils ne servent les intérêts du peuple, c'est eux qu'on doit commencer à considérer des traîtres. Parce qu'ils n'assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu de charge », a-t-il déclaré, dimanche à KTO, disant non à ce qu'il appelle de « notion floue pour des règlements des comptes sur le plan politique ». 

Dans sa note circulaire du 13 mars dernier, adressée au président du Conseil supérieur de la magistrature, au premier président de la Cour de sassation, au procureur général près la Cour de Cassation, au premier président de la Haute Cour militaire et à l'auditeur général des FARDC, la ministre de la justice et garde des sceaux, Rose Mutombo, a argué cette décision du gouvernement dans le souci de «débarrasser l'armée de notre pays des traîtres d'une part et d'endiguer la recrudescence d'actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d'hommes d'autre part», en exécution de la décision prise  lors de la cent-vingt-quatrième réunion ordinaire du conseil des ministres.

Samyr LUKOMBO