RDC : IRDH dénonce les propos d’Augustin Kabuya et l’accuse de menacer la cohésion nationale dans le but de s'emparer des gouvernorats

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Luttons tous contre les discours de haine

L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) a vivement critiqué la politique prônée par Augustin Kabuya Mwana Bute, Secrétaire Général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), accusée de menacer la cohésion nationale dans le but de s'emparer des gouvernorats provinciaux. Lors d'une adresse publique au siège du parti présidentiel, vêtu d'une chemise à l'effigie du Président Félix Tshisekedi, M. Kabuya a suscité la controverse en encourageant une politique d'exclusion basée sur les origines parentales, spécifiquement au Katanga.

"Si vous n'êtes pas katangais, laissez les autochtones choisir leurs dirigeants au Katanga," a déclaré M. Kabuya, ravivant ainsi des tensions intercommunautaires historiques dans la région, sous le regard des élus, cadres et militants de son parti. L'IRDH compare ces déclarations à celles qui ont animé des épisodes d'épuration ethnique dans les années 60 et 90, entraînant de lourdes conséquences humanitaires.

Rappelant la Constitution de 2006, l'IRDH souligne que tout politicien se doit de promouvoir l'unité et de s'abstenir de tout discours susceptible d'exacerber les divisions basées sur l'identité. La RDC, riche de sa diversité, est traversée par des tensions interethniques latentes que de telles déclarations risquent d'envenimer.

Le rappel historique de la cohabitation pacifique des différentes communautés au Katanga, avant et après la colonisation, vient appuyer l'argument selon lequel les politiques divisionnistes vont à l'encontre de l'esprit de la Constitution et de l'histoire commune des Congolais.

Face à ce qu'elle considère comme une dérive dangereuse, l'IRDH recommande au parti UDPS de restreindre les prises de parole publiques de M. Kabuya et appelle l'Assemblée Nationale ainsi que les assemblées provinciales à se méfier de toute tentative de mettre en œuvre une politique qui saperait la cohésion nationale, à travers l'élection de gouverneurs et vice-gouverneurs alignés sur cette rhétorique de division.