Violences en RDC : inquiétudes américaines face aux agissements des groupes armés dont les combattants Wazalendo

Une manifestation des membres d'une secte réprimée dans le sang par l'armée à Goma
Une manifestation des membres d'une secte réprimée dans le sang par l'armée à Goma

Enrique Roig, sous-secrétaire adjoint à la Direction de la démocratie, des droits de l’homme et du travail des États-Unis, a exprimé son inquiétude face aux violences en RDC. " Nous sommes préoccupés par les violences commises par les acteurs sur le terrain, y compris les Wazalendo. Il est crucial pour nous de connaître les responsables de ces violences. Notre bureau met un accent sur le monitoring des violations des droits de l’homme pour que les auteurs soient tenus pour responsables ", a-t-il déclaré lors d'une interview avec Radio Okapi et ACTUALITE.CD.

Les groupes pro-gouvernementaux, souvent désignés comme des forces d'auto-défense et parfois alliés aux FARDC dans la lutte contre le M23, sont également impliqués dans des actes d'insécurité. " C'est une situation très complexe impliquant plusieurs personnes profitant du conflit ", ajoute Roig, soulignant l'importance de la surveillance des droits de l’homme.

À Minova, dans le territoire de Kalehe, les Wazalendo sont accusés d'avoir tué au moins cinq civils entre le 3 mars et le 2 avril. " Ces civils ont été ciblés parce qu'ils ont refusé de transporter des charges pour les Wazalendo. Deux d'entre eux ont choisi de se noyer dans le lac pour échapper aux tortures, tandis que les trois autres ont été exécutés pour avoir refusé de transporter les marchandises des Wazalendo", rapportait sur ACTUALITE.CD Damien Mishumo, président de la Nouvelle dynamique de la société civile à Minova.

En février, une altercation entre des Wazalendo et des éléments des FARDC à Goma a fait cinq morts, incluant deux combattants Wazalendo et trois militaires. "La situation est devenue inquiétante, nous avons recensé cinq morts et plusieurs blessés cet après-midi", confie Dedesi Mitima, chef du quartier Lac-Vert à Goma.

Les tensions persistent malgré une récente interdiction faite aux Wazalendo de circuler armés dans la ville de Goma. Cette mesure a été décidée lors d'une réunion à Goma, le 12 avril, entre les autorités de l'état de siège, les Wazalendo, la société civile et des défenseurs des droits humains, avec la facilitation de la MONUSCO.