RDC-Beni: reprise des activités après deux journées de paralysie pour dénoncer le massacre des civils 

Carte du territoire de Beni
Carte du territoire de Beni

Les activités socioéconomiques ont repris ce jeudi 18 avril en ville de Beni (Nord-Kivu), deux jours après une paralysie sur un mot d’ordre des groupes de pression et mouvements citoyens pour dénoncer la montée des tueries des civils dans la ville.

La présence des élèves a été constatée dans des écoles publiques et privées de Beni. Les commerces ont rouvert leurs portes ce matin au centre commercial de Matonge et dans le marché central de Kilokwa.

Neema Kathungu, trentaine d'années, est vendeuse de braises au petit marché de Mayangose. Elle témoigne avec enthousiasme avoir respecté le mot d’ordre des manifestants.

« Nous sommes en train d’être tués comme des animaux. Malgré que nous n'ayons pas vendu nos marchandises durant ces deux jours, nous avons épousé l’action. Aujourd’hui les assaillants sont à Sayo, mais peut-être qu'ils seront chez nous, et tu ne sauras pas quand est-ce que ça sera ton tour d’être tué. C’est pourquoi nous remercions les initiateurs de cette grève », indique Neema Kathungu.

Ces deux journées de deuil étaient initiées au lendemain d’une attaque meurtrière qui a fait 15 morts dans la commune de Mulekera.

Pour les organisateurs, l’action consistait à attirer l’attention du gouvernement face aux tueries des civils à Beni qui ont pris de l’ampleur, nonobstant le silence des élus du coin.

« C’est quand même aberrant de constater que c’est pendant la période électorale que les ministres originaires de chez nous et même les députés viennent chercher nos voix, mais une fois élus, on tue la population mais personne ne réagit. Nous sommes plus que déterminés à rechercher la paix à Beni et nous croyons que les autorités ont écouté notre revendication », déclare, à ACTUALITÉ.CD, Nicky Junior du mouvement citoyen lutte pour le changement.

Les mouvements citoyens et groupes de pression dénoncent aussi le manque des moyens suffisants mis à la disposition de l’armée pour mettre fin à cette insécurité, c’est notamment l’absence des véhicules militaires qui serait à la base de la non intervention des militaires pendant les attaques.

Pour rappel, au moins 15 personnes ont été tuées vendredi dernier aux quartiers Sayo, Butsili, Kasanga et Burutchu par les présumés combattants ADF. L'attaque a également été revendiquée par le groupe État Islamique.

Yassin Kombi