Kinshasa: la Femar sensibilise les déplacés de Kwamouth sur l'entrepreneuriat

Photo/ Actualité.cd
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Le 08 avril 2024, la Fondation Elysée Mondende Azidama Remèdes (FEMAR) s'est rendue dans la commune de Maluku, précisément à l'école Nzamu où logent les Congolais ayant fui la guerre de Kwamouth, pour partager avec eux sur l'entrepreneuriat et comment reconstruire leur vie tout en essayant d'oublier le passé. 

Dans son allocution, Adolphe Mafuata, chargé des programmes de la fondation, les a invités à réfléchir chacun sur le type de business qu'ils peuvent lancer pour faire avancer leur vie.   "Vous ne devez pas vous laisser abattre par ce malheur qui vous est arrivé et auquel nous compatissons ». Vous ne devez pas continuer à pleurer sur les morts tout en demeurant dans la passivité. Si vous tenez encore jusqu'ici, ça prouve que vous n'êtes pas les moindres. Vous êtes forts et vous devez capitaliser sur cette force pour refaire votre vie et avancer. Ce n'est pas facile, certes, mais la vie est ce qu'elle est. Difficile de prédire les évènements pour prendre des précautions et impossible de faire un retour dans le passé pour effacer les douleurs, peines et blessures de vos cœurs. Vous devez chacun penser à ce qui peut vous permettre de reconstruire votre vie et de vous relever de cette tragédie. Vous devez tenir pour vos enfants, vos parents, vos frères et sœurs qui ont survécu à cette situation. Et vous devez vous battre pour eux, pour vos vies afin de retrouver le bonheur perdu," a-t-il dit.

À cet appel, les déplacés ont présenté quelques difficultés qu'ils qualifient d'obstacles pouvant les empêcher d'exercer, notamment la non-accessibilité au site, entouré d'érosions, et le manque d'eau et de courant sur le site.

"Nous remercions la fondation d'avoir pensé à nous, et surtout pour cet entretien enrichissant ». Nous demandons que cet échange ne reste pas théorique, mais qu'il aboutisse aux financements pour nous permettre de nous relancer dans la vie. Nous demandons à toute autre personne de bonne volonté de se joindre à Femar pour nous aider à reconstruire notre vie et à quitter ce lieu," a exhorté le président des réfugiés.

À cette occasion, Femar leur a remis des vivres et non vivres composés des sacs de riz, semoule, sucres, sels, cartons de détergents, savons, vêtements, chaussures, jus et biscuits en marge de Pâques. Ces déplacés sont plus de 100 personnes (20 ménages). Il y a une année et 6 mois qu'ils ont fui les massacres et tueries dus au conflit foncier qui oppose les Teke aux Yaka pour se réfugier à Kinshasa.

Ils vivent dans une ancienne école abandonnée (école Nzamu à Maluku) dont les salles de classe n'ont plus de fenêtres ni de portes. Ils dorment au même sol, parents et enfants de tous âges confondus. Les enfants périssent chaque semaine à cause de la malnutrition et les parents sont abandonnés à leur triste sort. Ils n'ont ni à manger ni de quoi se vêtir. La guerre les a tout pris : êtres chers, biens matériels, toutes leurs possessions, la santé mentale et physique.

Nancy Clémence TSHIMUENEKA