Est de la RDC: un mort suite à une explosion dans un camp des déplacés à Goma

Illustration
Photo d'illustration

Les déplacés de guerre du M23 continuent de subir l'insécurité même dans la ville de Goma où ils ont trouvé refuge. Alors que plusieurs organisations humanitaires déplorent la présence de plus en plus des hommes armés parmi les déplacés, jeudi, une personne a été tuée et 9 autres blessées après l'explosion d'une grenade dans le camp des déplacés de Kashaka Shabintu au quartier Mugunga, à l'ouest de la ville de Goma. 

Selon les sources locales, cet engin explosif a été déclenché par un homme inconnu de passage dans ce camp. « C’est un homme qui a ouvert la grenade dans le camp au bloc 28 juste à côté de la clinique du MSF. Il est décédé lui-même dans l’explosion et il y a eu 9 blessés graves. Nous les avons acheminés à l’hôpital CBCA ndosho », témoigne Muhima Binwa, chef du Bloc 28 dans le site des déplacés annexe de Kashaka-Shabintu.

Le conseil de la jeunesse de la commune de Karisimbi qui dénonce l’insécurité grandissante plaide pour la protection des déplacés.

« Nous demandons au gouvernement provincial d’envoyer les experts pour vérifier si dans cet endroit il n'y a pas d’autres engins explosifs mais également voir dans quel contexte cette grenade a éclaté afin que les coupables répondent de leurs actes devant la justice », indique Claude Rugo, président du conseil communal de la jeunesse de Karisimbi 

Et d’ajouter :

« Nous nous posons la question de savoir pourquoi à Goma on tue les gens et une semaine ou deux semaines après on oublie et on passe à autre chose ? Pourtant nous demandons des enquêtes à chaque fois. Nous ne savons pas si les enquêtes produisent quoi exactement. Nous sommes fatigués avec les assassinats à Goma ».

Les combattants « wazalendo » sont pointés d’être à la base de l’insécurité dans la ville de Goma et une partie du territoire de Nyiragongo. 

MSF a récemment exprimé sa préoccupation au regard de la présence de plus en plus d’hommes armés dans les camps des déplacés à Goma et ses environs. Cette organisation qui prend en charge des blessés de guerre a aussi exprimé sa crainte quant au rapprochement des lignes des combats et de défense des sites des déplacés qui risque d'enfreindre les actions humanitaires en faveur des sinistrés. 

Yvonne Kapinga, à Goma