Kisangani : manifestation publique contre l’insécurité, une dizaine de militants arrêtés 

Arrestations manifestants anti-insécurité à Kisangani
Arrestations manifestants anti-insécurité à Kisangani

Une dizaine de militants des mouvements citoyens et de la société civile arrêtés par la police ce vendredi 5 avril, lors d'une marche pacifique contre l'insécurité dans la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. 

Tout a commencé au rond-point “Trois mille”, à environ 700 mètres du point de départ de la marche : IBTP. D'abord des gaz lacrymogènes, puis des coups de feu, avant de mettre la main sur les manifestants. Ils étaient 16 à signer la liste de présence avant de subir la loi des policiers. 

Les manifestants ont été bastonnés par les éléments de l'ordre. Au commissariat de la police, un autre militant des droits de l'homme a été violemment arrêté. Il y était comme plusieurs citoyens en train d'observer le traitement que subissait les manifestants. 

La quiétude disparaît à Kisangani

La ville a perdu sa sécurité. Chaque nuit, des cas de vol et de viols sont répertoriés. À cela s'ajoute le banditisme urbain pendant la journée. Les communes les plus touchées sont Mangobo et Tshopo. 

À Mangobo, du mardi à ce jeudi, des gangs se sont affrontés pendant le jour et la nuit. Ils ont dévalisé des maisons. Des habitants, craignant pour leur sécurité, ont vidé quelques coins de la commune. L'intervention de la police a été tardive, toutefois, elle a réussi à démanteler quelques meneurs des troubles, hier jeudi. 

Dans la commune de la Tshopo, les nuits n'ont pas été paisibles ces derniers jours. Les bandits pillent des maisons, même à quelques mètres d'un poste de police. Le cas à la 8e avenue, une commerçante a perdu ses biens et une somme d'argent alors que la police a son poste à la 10e avenue. 

Malgré les cris des victimes, aucune communication des autorités jusque-là. Il est difficile pour la presse d'établir un bilan pour le moment. 

L’autorité urbaine 

La marche de ce vendredi 5 avril avait comme point de chute la mairie de Kisangani. Les manifestants devaient y déposer un mémorandum dans lequel ils dénoncent “l'incompétence” du Maire. Ils y affirment que depuis sa nomination, Delly Likunde n'a jamais convoqué le conseil urbain de sécurité. « Votre gestion commence à inquiéter vos administrés qui n'hésitent plus à la qualifier de désastreuse voire dangereuse », ont-ils écrit. 

Gaston Mukendi, à Kisangani