Est de la RDC : les écrivains congolais s’engagent à aiguiser leurs plumes pour contribuer à la recherche de la paix

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Deuxième congrès extraordinaire des écrivains congolais

Réunis en congrès extraordinaire pour la deuxième fois samedi 23 mars 2024, à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles, les écrivains congolais n’ont pas qu’échanger autour de leur secteur, son organisation, ses différends et son fonctionnement. Un point essentiel était placé dans le thème, “Écrire en temps de crise : la littérature congolaise et son impact sociétal”. Cela pour évaluer leur contribution dans la lutte pour la paix en RDC.

Face à cette situation déplorable d’insécurité persistante, particulièrement dans la partie Est de la RDC, les écrivains congolais ont décidé unanimement de faire une déclaration, dans laquelle, ils disent leur préoccupation et indignation face à la crise, et aussi leur solidarité envers la population qui en souffre depuis des années, causant des morts à n’en point finir.

“ Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les actes de barbarie, de violence, d’instabilité et de violations des droits de l’homme perpétrés, en cette sombre période, par les groupes armés ennemis de notre République décidés à semer la terreur au sein de nos populations civiles innocentes vivant dans la partie Est, et plus particulièrement celles de Goma”, indique la déclaration.

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En tant que gardiens de la mémoire et de la culture de la Nation, les écrivains congolais ont exprimé leur solidarité avec les compatriotes de l’Est de la RDC, victimes de violences inqualifiables, de déplacements forcés, des pillages, des atrocités, de viols et de souffrances indicibles commis par le M23, soutenu par le Rwanda, et d’autres groupes armés. Ils lancent un message aux autorités de la RDC et à la communauté internationale.

“ Exhortons les autorités congolaises à plus d’actions concrètes, à redoubler d’efforts pour mettre fin à cette spirale de violence, à condamner tous les inciviques qui commettent ces actes odieux et sont complices des actes de tueries et des massacres dans la région. Faisons appel à la communauté internationale ainsi qu’à d’autres partenaires régionaux épris de paix à soutenir les efforts du gouvernement congolais dans sa quête inlassable pour pacifier et stabiliser la région ”, ajoute la déclaration commune des écrivains congolais.

Et d’ajouter :

“ Ensemble, en tant qu'écrivains congolais, prenons l’engagement solennel ce jour, d’aiguiser nos plumes afin de dénoncer cette situation critique qui n’a que trop duré, ces crimes horribles, ces horreurs, ce génocide séculaire… Nous faisons front commun pour contribuer, à travers plusieurs et diverses actions culturelles, à la construction de l’unité et solidarité nationale, à œuvrer pour la culture de la paix et un avenir radieux pour notre Nation ”.

La RDC est encore un pays en proie à une insécurité cruelle dans sa partie Est. Ces hostilités, qui n’ont que trop duré, ont causé des morts à n’en point dénombrer exactement les chiffres. Il est sûr que le million a déjà été atteint et continue d’être dépassé, et ce, depuis près de 30 ans. Ce qui rend la question prioritaire pour les autorités congolaises dans leurs plans d’action.

Dans cette situation inquiétante sempiternelle, la violence et l'exploitation sexuelles ont atteint des niveaux sans précédent, y compris autour des camps de personnes déplacées à l'intérieur du pays, où les femmes et les enfants ont été contraints de se livrer à diverses formes d’activité sexuelle de survie en raison de l'inexistence des moyens de subsistance et de l'insuffisance de l'aide humanitaire.

L'insécurité alimentaire répandue dans le pays a touché environ 26 millions de personnes, ce qui constitue l'un des chiffres les plus élevés au monde. Le Programme Alimentaire Mondial a encore tiré une sonnette d’alarme à ce sujet vendredi dernier. Dans un communiqué, l’agence alimentaire des Nations unies indique qu’elle peine à nourrir ceux qui en ont le plus besoin, car, peut-on lire dans le communiqué « le financement humanitaire ne suit pas ». Dans ses besoins, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dit vouloir obtenir 548,5 millions de dollars pour poursuivre ses opérations en RDC.

Kuzamba Mbuangu