Tanganyika : révoltée contre le présumé trafic de cœur humain à Manono, la population s’attaque à certains opérateurs économiques et à leurs biens

Carte de la province de Tanganyika produite par le service infographie d'ACTUALITE.CD
Carte de la province de Tanganyika produite par le service infographie d'ACTUALITE.CD

Les habitants du territoire de Manono, situé dans la province du Tanganyika dans l'ex-Katanga, sont montés au créneau ce lundi 16 mai pour protester contre la recrudescence des cas de trafic de cœur humain dans leur contrée. Ces habitants, qui accusent certains opérateurs économiques et dignitaires locaux d’en être auteurs, se sont pris aux biens de ces derniers. Ils ont, selon les sources locales à Manono, détruit des maisons.

« Tout a commencé la nuit du samedi. A la base, un présumé bandit trafiquant de cœur humain était soupçonné être à Manono chez Mr Mbayo. Un groupe d'individus s'y est rendu et a détruit la maison de Mr Mbayo sous prétexte  que celui-ci s'est transformé en coq pour fuir. Le dimanche matin, ce groupe se rendra ensuite chez le Préfet Kabwa Nzazi de Tukankamane supposé avoir des relations avec Mr Mbayo.  Ici, c'est une autre belle maison qui est détruite. Cela s'est intensifié jusqu'à ce que nous apprenions ce matin la mise en feu du bijou de Monsieur Clovis sans épargner sa meilleure jeep », explique une source de la société civile sur place dans le territoire de Manono dans la province du Tanganyika.

Pour sa part, Dieudonné Muamba, député provincial, élu de Manono, explique qu'il s'agit des conséquences d'un phénomène qui a déjà existé.

« Nous avons appris qu'il y a effectivement soulèvement de la population qui accuse certaines personnes d'être à la base de la situation très désastreuse des organes humains. C'est à ce niveau que la population dit avoir soupçonné certaines personnes impliquées dans ce trafic des organes humains à Manono. C'est comme ça que la population a ciblé des maisons des opérateurs économiques, des commerçants pour les vandaliser », a-t-il déclaré à ACTUALITÉ.CD.

Et de poursuivre :

« On avait constaté à une certaine époque à Manono, le phénomène de disparition des enfants, et quelques jours après, on les retrouvait morts sans leurs cœurs et quelques organes humains. Depuis lors, on n'avait jamais mis la main sur les présumés auteurs ».

Ainsi lance-t-il un appel aux services de sécurité du Tanganyika pour s'impliquer afin de stabiliser la situation dans le territoire de Manono. Le Tanganyika, au-delà de ces soulèvements populaires, fait face à d'autres problèmes dont ceux sécuritaires. Il s'agit des déplacés internes arrivés à Kalemie à la suite des conflits entre Twa et Bantou.

José MUKENDI