Haut-Katanga : à son tour, la jeunesse de l'UDPS désavoue Kabund et lui accorde 48 heures pour quitter la tête du parti

La jeunesse de l'UDPS dans les rues à Lubumbashi
La jeunesse de l'UDPS dans les rues à Lubumbashi/Ph. ACTUALITE.CD

En dépit de l'interdiction du maire de la ville de Lubumbashi sur l’organisation des marches dans sa juridiction, les jeunes de la fédération de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont manifesté ce mercredi 19 janvier dans les rues de la ville pour, disent-ils, réitérer leur soutien au chef de l’Etat et désavouer Jean-Marc Kabund, président a.i de l’UDPS.

Leur manifestation s’est déroulée sous la pluie. Ils ont sillonné plusieurs artères du centre-ville. Ils n’ont visiblement pas été empêchés contrairement à ce qui s’est passé la veille lors de la marche pour exiger la libération de Daniel Ngoy Mulunda, ex-président de la CENI. 

« Les combattants ont accepté de marcher sous la pluie pour dire non à celui qui veut s'égaler au Chef de l'État. Nous, enfants de l'UDPS, restons un et indivisible derrière le Président Félix Tshisekedi. Nous disons non à Jean Marc Kabund et toute manipulation visant à distraire le parti à préparer 2023. Nous avons appelé tous les jeunes à éviter cette distraction de Kabund. Qu’il soit dégagé, il est un simple combattant qu'on a élevé au milieu de nous, connu il n'y a pas longtemps. Il a trouvé bon de faire son propre chemin et nous lui souhaitons bonne chance et nous lui accordons encore 48 heures pour qu'il quitte la tête du parti. Jean-Marc Kabund n'est pas un petit dieu à l'UDPS. Avec cette bourde, son histoire se referme au parti », a expliqué, à l’issue de la marche, Danny Kabongo Bondayi, président de la jeunesse de l'UDPS à Lubumbashi.

Sur plusieurs calicots, on pouvait lire « Kabund dégage » ou encore « soutien total au président Tshisekedi ». Ces jeunes de l'UDPS Lubumbashi ont apporté leur soutien à la Garde Républicaine qui, selon eux, constitue le bras droit de Félix Tshisekedi.

« Un véritable combattant ne peut pas toucher à la Garde Républicaine qui protège le Chef de l'État, le bras droit du Président. Nous ne sommes pas là pour les intérêts de quelqu'un, Kabund a montré sa position et nous le desavouons tout simplement, et nous lui demandons de nous laisser la place, Dieu l'a confondu et c'est fini pour lui », a ajouté Danny Kabongo Bondayi. 

Contexte

Des élus nationaux membres du parti présidentiel (UDPS) ont affirmé ce mardi avoir pris acte de la démission de Jean Marc Kabund de ses fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Ils ont exprimé leur désaveu envers le président intérimaire du parti et appelé les instances de l’UDPS à tirer toutes les conséquences.

La décision prise par Kabund est la conséquence de l’expédition punitive menée la soirée de mercredi dernier par la Garde Républicaine (GR) en sa résidence de Limete, au quartier Kingabwa. Ce, à la suite des altercations qui ont opposé les policiers commis à sa protection et un militaire de la GR. Ce dernier a été humilié, désarmé par la garde de Kabund. Pour cause, le militaire de la GR se trouvait dans un véhicule qui roulait à contresens. La vidéo largement partagée sur la toile montrait un échange virulent entre le militaire GR et les policiers de la Jean Marc Kabund, président a.i de l’UDPS. Le militaire a été désarmé et embarqué jusqu’à l’auditorat. C’est ainsi que l’unité de la puissante Garde Républicaine est descendue au domicile de Kabund où plusieurs biens ont été cassés et chamboulés. Les policiers retrouvés à la résidence ont été tabassés et emmenés au cachot. Cette situation est à l’origine de l’annonce de cette démission très médiatisée.

José MUKENDI