Rwanda: dans le service public, "démission" obligatoire sans vaccination contre le Covid

Une vue du centre-ville de Kigali
Une vue du centre-ville de Kigali/Ph. ACTUALITE.CD

Les employés du service public qui refusent de se faire vacciner contre le Covid-19 devront démissionner, ont annoncé jeudi soir les autorités du Rwanda, où des habitants avaient fui récemment le pays face aux mesures imposées contre la pandémie.

"Les droits des gens ont des limites. Nous leur avons donné du temps pour réfléchir. Ceux qui ont refusé catégoriquement d'être vaccinés, ils démissionnent de leur emploi", a déclaré à propos des employés du service public le ministre chargés des projets publics Jean-Marie Gatabazi. 

A la télévision nationale, ce dernier a ajouté que l'Etat se devait de protéger le droit des vaccinés à ne pas être infectés par le virus. 

Au Rwanda, où un strict couvre-feu est en vigueur depuis le début de la pandémie, la vaccination est notamment obligatoire dans les transports publics, restaurants, marchés et réunions. 

La semaine dernière, le gouvernement a demandé aux entreprises privées de s'assurer que leurs employés soient pleinement vaccinés, risquant une "fermeture temporaire" en cas de foyer d'infections dans leur structure.

En novembre, Kigali avait demandé aux employés du service public encore réticents de se faire vacciner dans les dix jours. L'annonce de M. Gatabazi fait suite à cette injonction. 

Selon des lettres de licenciement consultées par l'AFP, certaines institutions gouvernementales ont demandé à des employés de quitter leur emploi. 

Des personnes concernées ont affirmé à l'AFP avoir refusé de se vacciner pour des raison religieuses, et estimaient ce licenciement injustifié. 

Par ailleurs, un membre d'une congrégation religieuse, l'Eglise adventiste du septième jour, habitant l'est du pays et qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, a dit à l'AFP que les autorités locales l'avaient obligé à recevoir le vaccin et qu'il s'en était senti "souillé".

Une centaine de Rwandais étaient arrivés ces derniers jours, sur l'île d'Idjwi, située sur le lac Kivu, frontalier du Rwanda et de la RD Congo, affirmant fuir la vaccination. Ils ont été renvoyés jeudi dans leur pays, selon les autorités locales. 

Les autorités rwandaises démentent toute vaccination forcée. 

"Personne n'est forcé à être vacciné. Ceux qui fuient, comme ceux qui ont fui sur l'île d'Idjwi, n'ont pas été forcés à être vaccinés", a déclaré à l'AFP Julien Mahoro Niyingabira, directeur du département gouvernemental de communication sur les sujets de santé. 

"Ils ne souhaitent simplement pas se conformer aux règles qui demandent d'être vacciné pour utiliser les transports publics, accéder aux marchés et autres. Ces règles sont misent en place pour réduire le risque d'infection".

Six millions de personnes, sur une population totale de 13 millions, sont doublement vaccinées au Rwanda, l'un des meilleurs taux de vaccination d'Afrique.

Le pays a enregistré 123.886 cas de Covid-19 et 1.395 décès depuis le début de la pandémie.

AFP et ACTUALITE.CD