RDC :  Stop aux violences domestiques !  (Tribune)

Photo/ Droits tiers
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Stop aux violences domestiques,  Elles retardent l'avancement du pays, notre beau et magnifique Congo.

Sans l'apport de la majorité d'une grande couche de la population que constituent les femmes, il est impensable de penser l'émergence dans un futur proche. Je viens ici condamner le silence complice de nos textes légaux sur la question des violences conjugales par des prétextes fallacieux du refus de porter atteinte à la vie privée des couples.

Ces hommes qui battent leurs femmes prétextant leur prouver l'amour ou les corriger sont des lâches. Ils ne sont pas du tout des patriotes. Notre pays fait face à des attaques violentes et sanglantes des milices internes et rébellions externes depuis des lustres. 

Au lieu de se faire recruter dans les forces loyalistes, pour défendre la nation par leurs vigueur ou encore leur force physique, ils détournent ces énergies en s'attaquant aux enfants d'autrui pour des problèmes qui pourraient se  résoudre par des dialogues francs et permanents. 

A quoi ça sert de prouver sa force sur une personne qui ne l'a pas demandé et se laisser humilier face à un ennemi qui te cherche la guerre mais que l'on fuit. 

Je ne dis pas que l'armée est le refuge des violents de la République mais je plaide pour que l'énergie physique de certaines personnes soit mieux capitalisée. 

Un acteur de la justice a évoqué un jour que l'Etat ne vas pas entrer dans les chambres des citoyens résoudre les problèmes conjugaux qui devraient trouver solution dans l'amour qui caractérise les deux partenaires dans le foyer. 

ERREUR ! Quand un citoyen ou une citoyenne est affectée dans son âme, son esprit et son corps, il ou elle devient moins producti.f.ve dans son milieu tant professionnel que social. 

Le pays aura un grand nombre de personnes actives économiquement dont le rendement sera faible au regard de leurs potentiels qu'ils ou elles ne pourront plus déployer totalement.  Une perte pour la nation qui n'atteindra pas l'émergence.  L'État doit s'inviter dans tout problème familial et conjugal tant que le bien-être de son citoyen ou menacé. 

 

On devrait instituer un indicateur de bonheur familial dans la conception de la loi des finances et y consacrer une part non négligeable pour que la nation puisse compter des citoyens et citoyennes épanouis totalement.

Des textes de loi non vulgarisés

De nos jours, il n'est pas rare d'entendre dans son entourage que les épouses, sœurs, filles, tantes, cousines, nièces, mères des plaintes de leur part suite aux violences subies à cause de la maltraitance dont elles subissent de la part de leurs proches, partenaires, parents, époux, frères, oncles, cousins, neveux ou même (hic) leurs semblables de sexe féminin. 

Les sortes de violences varient allant des violences psychologiques, culturelles, physiques et économiques. 

Il est vrai que les textes légaux ont nettement évolué en matière de droits spécifiques des femmes mais il est prouvé que ces textes ne sont pas largement vulgarisés. A côté de cette absence de vulgarisation, il y a le non-respect de ces textes par les décideurs publics qui sont censés montrer l'exemple. 

On peut également citer le faible accès des femmes à l'éducation dans plusieurs régions du pays. Si la parité scolaire est impressionnante au niveau primaire, au niveau scolaire il y a un faible pourcentage de filles qui accèdent et achèvent leurs cursus scolaires.  Notamment à cause de plusieurs facteurs dont sont cités les violences domestiques, les mariages et grossesses précoces ainsi que les violences en milieu scolaire. 

Tenez par exemple, dans un ménage où il y a les enfants filles et garçons, la répartition des jouets et des tâches domestiques est sexiste et même si les parents sont des personnes instruites.  Aux filles, les poupées, assiettes, et autres types de jouets militants. Tandis qu'aux garçons des jouets qui leur ouvrent l'esprit sur plusieurs sortes de professions du futur. Ordinateur, avions, jeux vidéo. 

Lorsqu'ils jouent, si la fille pleure, on la chouchoute et on lui donne tout ce qu'elle veut alors que pour le garçon, interdiction formelle de pleurer sinon il ne sera pas un homme fort et on ne le chouchoute pas. Sont là les bases de la résilience qu'on lui transmet car la vie ne sera pas toujours rose. 

Les filles sont souvent appelées à s'occuper de la vaisselle, de la cuisson, de la recherche d'eau courante, de la propreté de la maison et de la cour, de la lessive de leurs propres habits ainsi que de leurs frères (même leurs frères aînés), de la garde des tous petits, des multiples courses shopping au marché, et de l'assistance travaux scolaires de leurs sœurs et frères, etc.  Par-dessus tout on attend d'elles des meilleures notes à l'école. 

Là où les garçons réalisent quelques tâches de manière non permanente et moins exigeante en temps. La répartition des pannes électriques, la propreté de leurs chambres, le suivi des travaux d'entretien et réparation du véhicule au garage, la conduite du véhicule pour quelques courses familiales, le transport des stocks lourds dans le magasin, l'aide à vente dans la boutique familiale. 

Ils sont encouragés à se rendre à la bibliothèque pour les recherches, à suivre la télévision pour mieux comprendre l'actualité, ils ont des postes radios, des livres de culture générale, ils sont invités dans les débats des grands au salon le soir. L'on y évoque plusieurs sujets dont l'histoire du pays, les réalisations des grands leaders, l'économie, le social, la politique, les valeurs, l'essence de l'entrepreneuriat, etc. 

Il y a aussi la naïveté des femmes qu'il faut condamner

Si les filles participent à ces débats, très rarement elles sont autorisées à initier un débat, poser des questions, contredire certains points de vue. Leurs idées moins pertinentes est jugée négativement et même fait l'objet de blâme. Ceci entraîne la perte de confiance en soi car l'espace familial est le meilleur endroit où toute personne travaille sur son développement personnel et découvre son potentiel. 

Je suis pour l'initiation des enfants aux travaux manuels dans le ménage, toutefois je plaide pour la réparation équitable et non sexuée de ces derniers entre filles et garçons. 

Pour soutenir mes propos, je cite les hommes, chefs hôteliers qui sont professionnels en cuisine, les garçons de chambre qui assurent la propreté des chambres d'hôtels, la garde d'enfants par des hommes dans les crèches et garderies, les hommes  personnel de maison qui s'acquittent de plusieurs tâches domestiques.

Il y a aussi la naïveté des femmes qu'il faut condamner. Ne connaissant pas leurs droits, elles tolèrent certaines injustices et même privations de leurs droits.

Très récemment dans un rapport d'une institution crédible, il a été révélé que 14 % de femmes tolèrent qu'elles soient battues par leurs maris si elles ont brûlé la nourriture.  (Dieu du ciel ! comment comprendre qu'un humain maltraite son semblable qui n'a pas demandé de naître femme à cause d'une situation pour laquelle si c'est l'inverse qui s'était produit il n'y aurait ni blâme, ni avertissement mais plutôt remarques constructives et douceur ?) 

Plutôt que d'avoir une police spéciale de protection de la femme et de l'enfant, on doit privilégier le budget à la police scientifique ou police de frontière.

Enfin, à ceux qui pensent et croient fermement qu'il y a des métiers pour femmes et d'autres pour hommes ; une activiste ivoirienne écrit ceci : comment fabrique-t-on un homme ou une femme ?

Car personne ne demande de naître homme ou femme mais tous ont les mêmes droits.  Stop aux violences domestiques. 

Chantal Faida 

Activiste des droits des femmes et présidente de Uwema Asbl basée à l’Est