Procès Rossy Mukendi : le médecin légiste confirme que l'activiste était mort d’une balle tirée par une arme à feu

Le corps de Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

L'instruction de la cause sur la mort de Rossy Mukendi s’est clôturée ce lundi 29 novembre à la Cour militaire de Kinshasa/Matete qui siège en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Lors de l'audience de ce jour, deux experts ont comparu à la demande des parties civiles avec l'autorisation de la juridiction.  Il s'agit du médecin légiste Paul Kabasele qui avait vu le corps de Rossy Mukendi après sa mort, et de l'expert en balistique, Richard Sombia. Le médecin légiste avait établi un rapport après constat de l'état du corps de Rossy Mukendi. Il a expliqué à la Cour qu'au regard des lésions vues dans le corps du défunt, « nous avons conclu dans notre rapport que le feu Rossy Mukendi est mort d'une mort violente d'origine traumatique ».

Il ajoute qu'il « il s'agissait d'une lésion balistique, ayant atteint le thorax et l'abdomen ».

« Cette lésion balistique à un orifice d'entrée et de sortie, c'est ce qui fait que la balle ne peut pas être recherchée dans le corps. Elle est entrée et est sortie. Ces lésions sont, de toute évidence, la conséquence de l'action directe reçue par le défunt avant sa mort. Après toutes ces constatations, nous avons conclu que le tireur devait se trouver décalé à gauche du défunt. Ce qui fait que le tir est parti de la gauche et la balle est sortie à droite.  Alors c'est ainsi que nous concluons que la mort de feu Rossy Mukendi, est de cause exogène, c'est-à-dire extérieur à l'organisme d'origine traumatique et spécialement balistique. C'est-à-dire un projectile ou une balle tirée par une arme à feu », a témoigné le médecin légiste.

Choc énorme, hémorragie

« Il s'agit d'un choc hémorragique c'est-à-dire la perte importante de sang occasionne un état de choc. C'est un état de défaillance cardio circulatoire qui ne permet pas à l'organisme d'assurer tout le transport de sang vers un organe noble et qui crée un état de souffrance aiguë. Nous avons conclu dans notre rapport que le feu Rossy Mukendi est mort d'une mort violente d'origine traumatique », a expliqué le médecin légiste, Paul Kabasele.

Pour l'expert en balistique, une balle en caoutchouc peut donner la mort à une distance très proche de la cible mais ne peut pas perforer les os du corps humain. Après avoir suivi les explications du médecin, il note que c'était une balle à minution létale.

« La balle en caoutchouc peut donner la mort, à condition qu'elle soit tirée à une distance très proche de la cible. Si la distance est de plus de 20 mètres, elle ne peut pas donner la mort. Le corps humain est homogène, il contient de la chair, des veines, des os, etc. La balle en caoutchouc peut frôler les os mais casser les os du corps, non, peu importe sa distance », a expliqué l'expert en balistique, Richard Sombia.

Après ces auditions, la Cour militaire a renvoyé l'affaire au 6 décembre prochain pour le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries.

Ivan Kasongo