Etat de siège en RDC: le porte-parole de Lamuka en Ituri emprisonné 

Boulevard de Libération à Bunia/Ph ACTUALITE.CD

Un opposant, critique de l'état de siège décrété en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a été emprisonné pour avoir appelé à la démission du gouverneur militaire et à la levée de cette mesure "inefficace", a-t-on appris dimanche auprès de son avocat.

"Luc Malembe a été envoyé en prison par le parquet militaire de Bunia (Ituri, nord-est) qui l'accuse d'outrage à l'autorité pour avoir invité le gouverneur militaire à démissionner et de propagation de faux bruits pour avoir appelé à la levée de l'état de siège qu'il a jugé inefficace", a déclaré à l'AFP Me Rodrigue Kubuya, son avocat.

Luc Malembe est le porte-parole de Lamuka, la coalition d'opposition qui avait soutenu la candidature de l'opposant Martin Fayulu, qui continue toujours de contester la victoire du président Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2018.

"Nous exigeons la libération sans condition de Luc Malembe, porte-parole de Lamuka en Ituri. Luc a exprimé la déception et le ras-le-bol de la population face à l’inefficacité de l’état de siège", a écrit Fayulu.

Les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu sont placées depuis le 6 mai sous état de siège, une mesure exceptionnelle pour lutter contre les groupes armés. Les autorités civiles y ont été remplacées par des officiers de l'armée et de la police.

Malgré cette mesure exceptionnelle, l'armée n'a pu empêché le massacre de près de 1.200 civils pendant cette période, selon un bilan du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais), qui dispose d'experts dans les zones de ces violences.

De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi a autorisé les troupes ougandaises à traverser la frontière pour combattre des rebelles du groupe d'origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF), considéré comme le plus meurtrier de l'est de la RDC.

Dans la province voisine du Nord-Kivu, deux rappeurs sont jugés depuis jeudi pour avoir reproché aux autorités de n'avoir pas pu mettre fin aux violences dans l'est congolais en proie à des violences depuis près de 30 ans.

AFP avec ACTUALITE.CD