Congo Hold-up : ACAJ exhorte la justice à collaborer avec le circuit national pour bien localiser l'endroit où sont cachées les sommes d'argent volées au trésor public

Congo Hold-Up
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L'Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) appelle la justice à ouvrir une enquête « indépendante » et « exhaustive » en vue de traquer toutes les personnes, tant auteures que complices, citées dans l’enquête Congo Hold-up.

Toutefois, pour son coordonnateur, Maître Georges Kapiamba, ce ne sont pas des faits nouveaux. Il affirme que la justice avait déjà été saisie par rapport à ces détournements depuis plusieurs années, mais est malheureusement restée inerte.

« Pour nous, ce ne sont pas des faits nouveaux. Nous sommes surpris parce que ce sont des faits sur lesquels nous détenions des éléments depuis plusieurs années, et que nous avions eu déjà à les partager avec les mécanismes de contrôle de l'État, et c'est comme ça d'ailleurs que l'IGF a eu à mener des enquêtes sur certains détournements avec des preuves, il en est de même pour CENAREF (cellule nationale de renseignement financier) avec laquelle nous travaillons. La justice a aussi déjà été saisie par rapport à ces détournements depuis plusieurs années, sauf que la justice ne cesse de nous décevoir, puisqu’elle est toujours inerte. Je me dis "vaut mieux tard que jamais", il faudrait maintenant qu'elle-même, la justice, s'y implique », a dit à ACTUALITE.CD, Maître Georges Kapiamba.

Pour y parvenir, il appelle notamment la justice à collaborer avec le circuit national afin de localiser les endroits où seraient cachées toutes les sommes d’argent volées au trésor public.

« Maintenant que l'affaire a pris une grande ampleur nationale et internationale, la justice doit rapidement se ressaisir …, travailler avec le circuit national pour qu'on puisse bien localiser l'endroit où tous ces gens ont caché les sommes d'argent, les millions volés au trésor public congolais », a-t-il ajouté.

M. Kapiamba insiste sur l’indépendance de la justice, qui ne peut pas recevoir des jonctions dans cette affaire, même pas celles venant du président de la République.

« Le président de la République n'a pas un quelconque rôle à jouer (dans cette affaire, ndlr). C’est le travail de la justice. Le président de la République n'a pas à donner des injonctions à la justice, et la justice elle-même doit être saisie sur base de plainte, et dans le cas d'espèce comme il s'agit des dénonciations », a martelé le coordonnateur de l’ACAJ.

Selon Henri Thulliez, directeur de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), Congo Hold-up est la plus importante fuite des données venant du continent africain. Au total, 3,5 millions de documents ont été analysés. Les proches de Joseph Kabila et d’autres dignitaires de l’ancien régime et d’autres qui sont encore aux affaires sont cités dans des détournements d’environ plusieurs centaines de millions de dollars.

Gloire Kipoy, stagiaire UCC