RDC : payés au taux de 9 300 FC/10$, les étudiants de l'ENA en sit-in devant l'immeuble du Gouvernement pour exiger le paiement de leurs arriérés de 3 mois

Manifestations des étudiants de l'ENA devant l'hôtel du gouvernement
Manifestations des étudiants de l'ENA devant l'hôtel du gouvernement

Les énarques de la 6ème et de la 7ème promotion (promotions Étienne Tshisekedi et Marcel Lihau) sont en sit-in, ce vendredi 22 octobre à Kinshasa, devant l'immeuble du gouvernement. Ils réclament, en effet, le paiement de leurs arriérés de 3 mois.

Payés au taux de 9 300 FC/10$ pour un salaire fixé à 600 dollars américains mais en réalité les énarques ne touchent que 170 000 FC depuis 3 mois et comptent des arriérés.

« Normalement, nous avons un salaire de 600$ au taux de 9 300 FC/10$. Ce qui donne une affaire de 561 600 Fc le mois, moins 15% de l'IPR 13 950 Fc. On reste avec 547 650 FC le mois. Ils l'ont divisé en deux parties. L'une évaluée à 170 000 FC vient régulièrement mais la grosse partie pour laquelle nous attendons accumule des arriérées de 3 mois », témoigne un énarque.

Déterminé à obtenir gain de cause, un autre énarque de la promotion Étienne Tshisekedi relate les difficultés auxquelles ils font face.

« Comment veut-on le lait sans entretenir la vache? On veut la réforme sans mettre les agents de la réforme dans les bonnes conditions. La formation est intense à l'ENA avec beaucoup de cours. Nous sommes obligés tous les jours d'attendre les bus de l'école à 6h30' pour finir le cours à 17h. Mais malgré cela on ne nous paye pas. Il y a parmi nous des pères de famille. Comment font-ils pour vivre ? », relate-t-il.

Rappelons qu'au cours de la cérémonie de remise des brevets de fin de formation aux 99 lauréats de la 6ème promotion de l'école nationale d'administration publique (ENA), tenue le 14 septembre 2021, le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi avait rappelé sa vision sur la fonction publique : « être le pilier majeur de l'Etat ; rapprocher l'administration des administrés en réduisant les formalités administratives et le renforcement des filières de formation de base et continue ».

Félix Tshisekedi avait dit toute son admiration pour l'ENA qu'il considère non seulement comme une école d'élite mais aussi une culture. Mais les étudiants de cette école élitiste du pays connaissent des difficultés majeures.

Jordan MAYENIKINI