Procès Rossy Mukendi : la Cour militaire rejette la demande de comparution de Sylvano Kasongo, l'affaire est renvoyée au 25 octobre prochain

Le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo/Ph ACTUALITE.CD
Le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo/Ph ACTUALITE.CD

L'instruction sur l'affaire du meurtre de l'activiste Rossy Mukendi s’est poursuivie ce lundi 18 octobre en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Après la déposition du ravitailleur de la police, le commissaire adjoint Bitema wa Bitema le 11 octobre dernier qui avait démenti avoir remis des munitions à Carine Lokeso, plusieurs renseignants ont comparu, notamment le commandant district du Mont-Amba, Freddy Lifenge et son adjoint chargé de l'administration et la logistique, William Kilonda.

Après leurs avis contradictoires sur la dotation des munitions létales ou non aux éléments sous le commandement de la prévenue Carine Lokeso, la partie civile a exigé la comparution du chef de la police ville de Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo. Mais cette demande a été rejetée par la Cour militaire, la qualifiant « d’inopportune ».

« Personnellement je regrette. Lorsqu'on dit que lors de la parade du 24 février 2018, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo avait donné comme instruction de « détenir l’arme mais pas utiliser », c'est-à-dire que sur le terrain les policiers peuvent détenir les armes et les munitions létales mais ne peuvent pas les utiliser. C'est étonnant. Et voilà nous avons voulu qu'il vienne lui-même, parce que tous ses services ont défilé ici ; et c'est peut-être grâce à l'intelligence du ministère public qu'on a déduit qu'on ne peut autoriser la détention et non l'usage, c'est faux. Parce que si vous avez des munitions létales et non létales, et si les munitions non létales sont épuisées vous allez faire quoi ? Vous allez utiliser les munitions létales. C'est pourquoi nous avons voulu qu'il soit là, parce que c'est lui qui a donné la consigne et surtout c'est une consigne verbale et non écrite. On ne peut pas s'opposer à la décision de la Cour, on s'est incliné », regrette sur ACTUALITE.CD, Me Claude Kanyekete, avocat de la partie civile

La cour a renvoyé l'affaire au 25 octobre prochain pour la poursuite de l'instruction. Pour rappel, lors de l'audience de la descente à la paroisse Saint Benoît le 4 octobre dernier, la cour a confronté la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à Tokis Kumbo et Nkuya. Ce dernier était l'un de ses gardes du corps. Lors de la déposition, Nkuya a affirmé que Carine était arrivée aussi devant l'entrée de la paroisse avant de lancer « que le bon citoyen se retire ». Ce que Carine Lokeso dément et dit avoir été proche de la jeep avant d’arriver à la paroisse. Elle précise que c'est après l'arrivée du Commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo qu'elle a été informée de la mort de quelqu’un et ainsi, elle était entrée dans l'enceinte de la paroisse. Cette thèse était réfutée par la partie civile qui estime que Rossy Mukendi était victime d'un « meurtre prémédité ».

Rossy Mukendi (36 ans) avait été tué le 25 février 2018 par balle à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d'élections.

Ivan Kasongo