Mike Mukebayi :“Tout est organisé pour reporter les élections et écarter Katumbi de la course” (Interview)

Dans une interview ce dimanche 1er avril 2018 à ACTUALITE.CD, Mike Mukebayi Nkoso, analyste politique et proche de Moïse Katumbi, qualifie de montage la question sur la nationalité italienne qu’aurait détenue, pendant 17 ans, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle. Il accuse la Majorité Présidentielle d'être à la base de « <em>ce montage</em> » pour, dit-il, écarter Katumbi de la "<em>course présidentielle</em>". Pour Mike Mukebayi, jamais il y aura des élections sans Moïse Katumbi qui, selon lui, reste le seul qui incarne l’espoir des Congolais.

<strong>Moïse Katumbi est-il Italien ou pas ?
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Je crois que Jeune Afrique a écrit là-dessus. Nous n'allons pas polémiquer avec un média. La question est de savoir pourquoi maintenant ?  Pourquoi seulement quand Katumbi se déclare candidat. Vous savez, il y a un sondage qui le place comme favori à l'élection présidentielle. Donc on comprend pourquoi il est visé. Et le sondage dit en même temps que le camp présidentiel réunit 70 à 80% de chance d'échouer aux prochaines  élections. Donc comprenez qu'ils font tout pour empêcher Katumbi de revenir. Et vous savez qu'il n'y a pas longtemps, c'était l'affaire des mercenaires. Il y a encore quelques temps, c'était l'affaire de l'immeuble. Et maintenant, ils sortent une autre carte, celle de sa nationalité.”

<strong>Vrai ou faux que Katumbi a eu la nationalité italienne? </strong>

Cette affaire est à classer au nombre des montages mis en scène par le régime contre Katumbi.

<strong>Pour vous, on ne peut pas aller aux élections le 23 décembre sans Moïse Katumbi ?
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Non, mais pourquoi sans Moïse Katumbi ? Qu'est-ce qu’il y a contre Moïse Katumbi ? Il faut bien le justifier s'il y a une raison de droit. Je vous ai dit que cette affaire a été balayée. Le rapport de la CENCO balaie cette affaire. Et encore aujourd'hui, je te dis que politiquement le régime sort la carte de la nationalité parce qu’ils ne peuvent plus tenir sur la question de la condamnation à propos de l'immeuble.

<strong>C'est quoi la stratégie aujourd'hui pour que Katumbi contourne tout ce que vous dénoncez comme montage ?</strong>

Il n'y a aucune stratégie, Katumbi reviendra. Pourquoi passer notre temps à monter des stratégies pour qu'il revienne ? Non, nos stratégies, c'est d'aller vers l'opinion, aller vers les Congolais les conquérir. Ce n’est même pas la stratégie à déployer, c'est un programme, un bilan. Katumbi a été gouverneur, il a un bilan à défendre. Contrairement à ce régime. Katumbi à un programme.

<strong>Le gouvernement décide d'organiser les élections sans l'appui extérieur. Peut-il arriver à le faire, selon vous ? </strong>

Nous ne croyons pas qu’avec ce plan de financement dont un décaissement de 22 millions de dollars, il y a deux ou trois jours nous permettra d'avoir des élections au 23 décembre. Il faut passer à 40 ou 50 millions USD pour terminer le décaissement au mois d'août quitte à atteindre les livraisons de commande après août et avoir les élections dans le délai. Donc je reste pessimiste, mais c'est vraiment clair, nous on s’en tient au calendrier, les élections cette année et rien d’autre. Et au passage, je dénonce le nouveau plan de Kabila. Félix Tshisekedi a été bien prudent, il a repoussé la main qui lui a été tendue pour prendre la primature. Maintenant, Kabila veut négocier avec la CENCO en prétextant l'application intégrale de l'accord de la Saint-Sylvestre.

Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala