Junior ZINGA fait le point sur la mise à la retraite et le rajeunissement de la fonction publique

<em>Communication.</em>

Médecin issu de l’Université de Kinshasa, gestionnaire de projet (France), le Dr ZINGA BOTAO Jr, exerce en qualité de conseiller dans un Ministère à Kinshasa. II est coordonnateur d’une association dénommée Jeunesse Œuvrant pour le Congo, JOC, qui ambitionne à terme d’évoluer vers un think tank,  c’est-à-dire un lieu d’échanges intellectuels, de production et de diffusion des idées innovantes. C’est à cette dernière qualité qu’il a accepté de nous entretenir de la problématique de la fonction publique en RDC et de son rajeunissement, à la suite des mesures de réforme annoncées par le Ministre de la Fonction Publique.

<strong>Dr Zinga, l’administration publique congolaise en raison de sa réputation de lourde bureaucratie n’attire pas les jeunes et souffre quelque part d’un manque de considération, apparemment vous semblez défendre un point de vue différent ?</strong>

Cette perception négative procède essentiellement du fait que l’on ne mesure pas assez le poids de l’administration publique dans l’économie nationale ou de manière générale dans la gestion politique du Pays, parce qu’elle produit généralement des services non marchands alors que ceux-ci contribuent effectivement à la croissance économique. La fonction publique est le bras séculier du gouvernement dans l’articulation de toutes ses fonctions. Celles régaliennes d’ordre et de régulation, de protection sociale, de vocation culturelle éducative et culturelle ainsi que celles à caractère économique. Elle est présente en amont et en aval de l’action gouvernementale, en ce qu’elle apporte des éléments de préparation de décision et assure leur mise en œuvre par le gouvernement. On a pu observer que dans les pays où la fonction publique est bien considérée, elle supplée l’instabilité gouvernementale. Souvenez-vous de la longue crise gouvernementale  en Belgique, durant laquelle le Pays a fonctionné sans gouvernement établi.

<strong>La mise à la retraite des fonctionnaires et le rajeunissement de la fonction publique font partie des réformes annoncées par le Ministre de la Fonction Publique. Qu’en pensez-vous ?</strong>

L’action du Ministre mérite nos félicitations ainsi que nos encouragements. Tout le monde a depuis de lustres fait le même diagnostic, voilà quelqu’un qui agit en apportant des remèdes appropriés.

<strong>C’est-à-dire ?</strong>

Prenons le cas de la remise à la retraite des fonctionnaires, c’est un processus régulier qui aurait dû être appliqué le plus normalement du monde. Car, voyez-vous ! La relève des hommes est non seulement statutaire et légale mais elle est nécessaire face aux défis qui se posent aujourd’hui dans le fonctionnement de l’administration publique.

<strong>Mais ces défis on semble-t-il toujours existé…</strong>

Oui mais est-ce que vous vous rendez compte du rythme auquel évoluent les choses actuellement, la rapidité avec laquelle se produisent les changements ? S’il veut une fonction publique qui se caractérise par l’excellence et le professionnalisme, le gouvernement doit pouvoir l’équiper et surtout se concentrer sur les ressources humaines nécessaires. A cet égard, le recrutement annoncé de 1000 jeunes universitaires dans le cadre du programme «  jeunes professionnels »est une décision courageuse et salutaire. Il faut attirer ces compétences, les motiver pour développer leurs talents et les préparer à prendre la relève, c’est-à-dire à terme, la charge des postes de responsabilité.

<strong>Brièvement, votre mot de la fin</strong>

Le Ministre de la Fonction Publique à bien raison, le pays a besoin d’une fonction publique moderne capable notamment de s’adapter aux révolutions technologiques et aux nouveaux usages qu’elles génèrent. Les réformes qu’il met en place constituent, à n’en point douter, un grand pas vers la bonne direction.

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