Kinshasa : remise du rapport sur le désengorgement des maisons carcérales après libération de plus de 1700 prévenus et détenus civils et militaires

Photo d'illustration
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Mise en place fin mars à Kinshasa conformément aux orientations du Conseil des ministres, la Commission spéciale chargée de désengorger les centres pénitentiaires de Kinshasa a procédé ce mardi 7 mai à la remise de son rapport à la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo. Cette commission était constituée essentiellement de magistrats de la Cour de cassation, du Parquet général près la Cour de cassation, de la Haute Cour militaire, de l’Auditorat général des FARDC, de représentants des parquets généraux près des Cours d’Appel, et de l'inspectorat général des services judiciaires.

Le président de la Commission, Kibamba Moke Justin, président à la Cour de Cassation a exprimé sa satisfaction pour le travail réalisé. Il a révélé que plus de 1700 prévenus et détenus civils et militaires ont été libérés.

"Ce rapport reprend tous les détails. Ce que nous pouvons retenir est que la Commission a réussi à faire libérer plus de 1700 prévenus et détenus civils et militaires confondus", a-t-il fait savoir.

1700 prisonniers seulement libérés alors que le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK) compte plus de 14.000 détenus.

"C'est la justice, nous ne pouvons pas libérer pour libérer. Il y a des condamnés qui doivent purger leurs peines. Nous ne pouvons pas nous faire passer pour des auteurs d'évasions des gens qui sont condamnés puisqu'il faut grossir le nombre, on les propose à la libération, je pense que la loi proscrit celà, nous avons fait le travail dans les normes. Et le résultat est là. L'essentiel a été fait", s'est-il félicité.

La Commission a toutefois formulé quelques recommandations. Elle a estimé que ce travail de la Commission doit commencer à se faire régulièrement pour avoir des effets positifs mais aussi construire de nouvelles prisons.

Par ailleurs, la Commission a rencontré quelques problèmes majeurs tels que le retard dans le prononcé dû au manque d'effectifs des magistrats à Kinshasa. A ce sujet, elle a sollicité l'implication de la ministre de la Justice pour une solution rapide. 

Lors de la 130e réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi avait instruit la Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, de collaborer étroitement avec le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) pour décourager les arrestations intempestives par les magistrats du parquet, même pour des faits mineurs, et pour remédier au non-respect des délais dans l'instruction des dossiers par les cours et tribunaux, ce qui entraîne des retards.

Bien avant, c'est notre confrère Stanis Bujakera Tshiamala qui, lors de sa visite à la prison centrale de Makala, a alerté sur les conditions inhumaines des détenus au sein de cette maison carcérale.

Clément MUAMBA