Gouvernement Suminwa : Financement du congrès, non-utilisation des journalistes et application de la nouvelle loi au cœur des attentes de l'UNPC

La délégation de l'UNPC reçue par la Première ministre
La délégation de l'UNPC reçue par la Première ministre

L'appui gouvernemental à l'organisation du Congrès Extraordinaire de l'Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) était l'une des promesses du gouvernement de Sama Lukonde aux professionnels des médias, suite aux États généraux de la communication et des médias. Près de deux ans après la tenue de ces assises, cette promesse peine encore à se concrétiser, ce qui empêche les professionnels de doter leur organisation d'animateurs légalement établis.

À l'occasion des consultations pour la formation du nouveau gouvernement ce lundi 22 avril 2024, la délégation de l'UNPC, conduite par Modeste Shabani, Jean-Marie Kassamba et Sylvie Bongo, a rappelé à la nouvelle Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, l'importance de tenir compte de ces engagements une fois que son gouvernement sera en place.

"Comme nous l'avions demandé autrefois au président de la République, il est plus qu'urgent que les moyens promis à l'UNPC soient libérés le plus tôt possible pour nous permettre d'organiser cette corporation, mais également pour accompagner le gouvernement. Les journalistes sont souvent sollicités pour défendre le pays et informer l'opinion sur les événements, notamment dans l'Est, mais la corporation manque de moyens logistiques et humains pour le faire," a déclaré Jean-Marie Kassamba, président de l'UNPC/Kinshasa, devant la presse.

Les professionnels des médias ont également exprimé le désir d'établir des contacts directs avec la Première ministre Judith Suminwa. Ils l'ont interpellée sur la non-utilisation des journalistes par les membres du gouvernement à des fins de règlements de comptes.

"Nous souhaitons également un contact permanent avec la presse. Celle-ci n'est pas suffisamment consultée ni associée aux actions du gouvernement, et souvent, elle n'est pas soutenue dans ce qu'elle entreprend. Notre leitmotiv aujourd'hui est que la nouvelle Première ministre commence son travail le plus tôt possible. On a l'impression que cela prend du temps et que son prédécesseur rejoigne le Parlement pour que la Première ministre puisse commencer son travail et que les professionnels des médias et les médias nationaux soient associés à la gestion de cette république qui se meurt. Enfin, nous avons demandé à ce qu'il n'y ait pas d'utilisation des journalistes par les membres du gouvernement ou certaines personnalités pour régler des comptes. Ils investissent de l'argent et utilisent certains membres de la corporation, et lorsque nous décidons de les sanctionner, ce sont eux qui interviennent pour nous demander de ne pas le faire," a ajouté Jean-Marie Kassamba.

Par ailleurs, les professionnels des médias ont rappelé l'urgence de l'application de l'ordonnance-loi modifiant la loi n° 96-002 du 22 juin 1996, qui fixe les modalités d'exercice de la liberté de presse, de l'information et des émissions par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication.

"L'oreille de la Première ministre a été attentive. Elle a pris l'engagement de correspondre souvent avec nous et de nous consulter le cas échéant. Nous demandons que la presse de toutes les sections, en tant que corporation de la ville de Kinshasa et je parle au nom de mes collègues de chaque province, puisse accompagner ce gouvernement à condition que nos desiderata, nos souhaits et nos besoins exprimés soient satisfaits pour que les États généraux tenus à Kinshasa permettent que la nouvelle loi soit effectivement appliquée. Nous serons vigilants sur la suite des choses. Si la Première ministre n'est pas dans la situation de se mouvoir correctement, la presse sera la première à dénoncer cela," a conclu Jean-Marie Kassamba.

Rappelons-le, les États généraux de la communication et des médias organisés en 2022 avaient permis de dégager des propositions de réformes pertinentes touchant au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la modernisation des médias publics, et aux défis de la presse congolaise.

La restructuration de l'Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) figure parmi les recommandations issues des États généraux de la Communication et des Médias, organisés par le ministère de la Communication et des Médias sous le haut patronage du Président de la République, Félix Tshisekedi.

Clément MUAMBA