Insécurité grandissante à Goma : trois civils tués par un homme armé 

Une vue du volcan Nyiragongo à partir de Goma
Une vue du volcan Nyiragongo à partir de Goma

Goma continue avec sa série dramatique. Trois civils ont été tués dans la nuit de mardi à ce mercredi 10 avril par un homme armé. Selon les premiers témoignages recueillis sur le lieu du drame, l’auteur du triple meurtre est assimilé à un soldat de la garde républicaine en raison de la tenue qu'il portait. Le fait s’est déroulé dans un restaurant de fortune au quartier Majengo, au nord de la ville.

«L'événement s'est déroulé dans un restaurant alors qu'il y avait des jeunes gens qui mangeaient. Du coup, il y a un élément présumé de la garde républicaine qui s'est introduit dans ledit restaurant et a commencé à leur ravir des téléphones et de l' argent. Les jeunes n'ont pas bien digéré cela. C'est ainsi qu'il y a eu dispute et subitement le militaire a tiré sur ces jeunes là. Trois d'entre eux sont décédés sur place. Pas des blessés signalés. Le présumé élément de la GR a pris fuite », témoigne un voisin du restaurant où le drame s'est produit. 

Ce mercredi matin, des jeunes en colère ont érigé des barricades sur l'axe Majengo-Kilijiwe, dans le but de protester contre ce énième cas d’insécurité dans leur entité. Ils ont, tout de suite, été calmés par les autorités locales et la circulation a repris sur cet axe. 

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Le président du conseil local de la jeunesse du quartier Majengo, Clovis Tutaishi Lukoo, précise que pour l'instant, c'est difficile d'indiquer la destination du meurtrier mais « les voisins du restaurant ont indiqué que le tueur portait la tenue de la GR ». 

« Nous déplorons cela. Nous appelons la population à être très vigilante en cette période où les assassinats deviennent de plus en plus fréquents dans les quartiers et avenues de Goma. Nous avons toujours appelé les dirigeants de l'état de siège à ne pas permettre les éléments en uniforme ou les militaires se promener dans des quartiers, étant munis d'armes à feu, ils doivent rester dans leurs positions. Et s'il s'agit de quitter leurs positions, qu'ils laissent les armes. Le fait de circuler avec des armes nous cause tous ces dégâts. Ce sont ces genres de militaires égarés qui commettent ces forfaits sur des paisibles citoyens », déplore  Clovis Tutaishi Lukoo, président du conseil local de la jeunesse du quartier Majengo. 

Tous nos efforts pour avoir l’armée n'ont pas abouti. La ville de Goma ainsi que le territoire voisin de Nyiragongo, font ces derniers temps, face à une insécurité grandissante, caractérisée, notamment par des tueries, vols, viols, kidnappings et autres. Cette situation est causée par l’afflux des déplacés, dans et autour de Goma. Plusieurs cadres de base et autres acteurs de la société civile dénoncent la circulation incontrôlée des armes dans la ville de Goma et ses environs. La présence des miliciens wazalendo armés dans la ville accentue davantage l’insécurité à Goma.

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Jonathan Kombi, à Goma