Le PAM vise à nourrir 600 000 enfants en RDC face à l'urgence de l'insécurité alimentaire en 2024

Les enfants parmi les déplacés regroupés sur un site temporaire en RDC. Photo d’illustration/ACTUALITE.CD
Les enfants parmi les déplacés regroupés sur un site temporaire en RDC. Photo d’illustration/ACTUALITE.CD

Dans un contexte difficile en RDC, où l’insécurité alimentaire touche environ 40 % de la population congolaise à différents niveaux, les enfants font partie des personnes les plus vulnérables. La malnutrition concerne 41,8 % des enfants de moins de cinq ans, soit environ 9,2 millions d'enfants, selon une étude réalisée par l'Unicef en 2022. Ainsi, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) se mobilise pour la prise en charge nutritionnelle de 148 000 enfants dans quatre provinces.

Selon les prévisions de cette agence des Nations Unies, il est nécessaire d'atteindre 600 000 enfants pris en charge en 2024. L'étude de l'Unicef souligne que la malnutrition a un impact dévastateur sur la croissance économique et perpétue la pauvreté à travers des pertes directes de productivité, des coûts de soins de santé accrus et des déficiences cognitives qui entraînent des échecs scolaires. Le coût économique de la malnutrition est estimé à 1,172 milliard de dollars américains par an, représentant une menace sérieuse pour le développement durable du pays.

Près de la moitié de la population congolaise (40 %) est concernée par différents niveaux d’insécurité alimentaire chronique, selon les résultats du deuxième cycle du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Les données, recueillies après une étude sur plus de 100 millions de Congolais sur l'étendue du territoire national, indiquent une persistance de haut niveau de l’insécurité alimentaire aiguë.

Ces chiffres ne cessent de progresser au fil du temps en RDC. Treize provinces sur les vingt-six que compte la RDC et soixante-dix-sept territoires sur les cent quarante-cinq ont été pris pour unité statistique. Les facteurs qui favorisent cette situation alarmante incluent les conflits et violences armées, les catastrophes naturelles, les maladies, la faible production agricole et la dépréciation monétaire. Les provinces les plus touchées sont notamment le Kasaï, le Nord-Kivu, l'Ituri, le Bas-Uélé, le Haut-Uélé, l'Equateur, la Tshuapa, le Tshopo, le Kwilu, le Kwango et le Maï-Ndombe.

Selon les chiffres du PAM, plus de 1,7 million de femmes et de jeunes filles enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë, ce qui met leur vie et celle de leurs enfants en danger. Le nombre de personnes, y compris les femmes, ayant besoin d'une assistance alimentaire devrait passer de 6,4 millions à 8,4 millions en 2024 en RDC.

« Près d’un quart de la population congolaise reste confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Les besoins humanitaires atteignent des niveaux records, notamment à cause du manque d’infrastructures de transport et de communication, du faible accès aux marchés et, même lorsque la nourriture est disponible, des prix élevés et de la baisse des revenus font que de nombreuses personnes, même en milieux scolaires, n’ont pas les moyens de se nourrir correctement », indique le communiqué du PAM.

Le Programme Alimentaire Mondial a de nouveau tiré la sonnette d'alarme au sujet de la situation catastrophique à l’Est de la RDC le 22 mars dernier. L’agence alimentaire des Nations unies peine à nourrir ceux qui en ont le plus besoin, car « le financement humanitaire ne suit pas ».

Dans un communiqué de ce jeudi 4 avril, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a annoncé avoir reçu du gouvernement japonais deux contributions totalisant 10,4 millions de dollars américains pour lui permettre de poursuivre ses opérations à l’Est de la RDC. L’agence des Nations unies dit les avoir accueillies favorablement “à une époque de déficits de financement sans précédent”. 

Kuzamba Mbuangu