RDC : Début du procès dans le dossier Stanis Bujakera

Stanis Bujakera au studio de ACTUALITE.CD
Stanis Bujakera au studio de ACTUALITE.CD

Le directeur de publication adjoint d’Actualite.cd, correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, Stanis Bujakera, a finalement été traduit en justice ce matin devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, réuni en audience foraine à la prison de Makala. Il est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». 

Il a été arrêté le 8 septembre 2023 alors qu’il se rendait à Lubumbashi et mis en cause pour un article de Jeune Afrique qu’il n’a pas signé. Le sujet portait sur une note attribuée à l’ANR, qui accusait les renseignements militaires d’avoir assassiné l’ancien ministre des transports et porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi, Cherubin Okende, retrouvé mort dans sa voiture. Trois mois après, la famille continue de demander les suites de cette enquête et à pouvoir enterrer le corps. 

Le procureur accuse notre confrère d’être le premier diffuseur de cette note qu’il qualifie de fausse. Les avocats de Stanislas Bujakera ont dénoncé dans une conférence de presse le vendredi 6 octobre 2023, insistant sur le fait que l’accusation l’accusait d’avoir fabriqué le document et de l’avoir diffusé tout en assurant qu’il l’avait lui-même reçu d’un compte telegram @mg. “ Aussi, c’est faute de retrouver les identifiants complets de ce compte Telegram, que le Parquet accuse notre client d’avoir lui-même fabriqué et distribué ce document à d’autres journalistes ”, disait le collectif d’avocats dans son communiqué final.

Depuis son arrestation, des dizaines de personnalités et organisations ont demandé la libération immédiate et sans conditions de notre confrère. Reporters sans frontières a saisi le groupe de contacts de l’ONU sur les détentions arbitraires. Ce vendredi, il a appelé à l'abandon des charges et à la libération du journaliste détenu depuis un mois à la prison de Makala.  Amnesty International, pour sa part, a appelé ses 10 millions de membres à se mobiliser partout à travers le monde pour demander sa libération.