RDC : à l’approche des élections, le CEPAS publie un rapport de recherche sur les préoccupations et priorités des citoyens

A la venue des élections générales en RDC, le Centre d'Etudes Pour l'Action Sociale (CEPAS) a saisi l’occasion de publier un rapport de recherche, menée depuis 2021, sur les préoccupations et priorités des citoyens congolais. Il a pour objectif d’être un support pour les politiciens afin de leur permettre de mieux rédiger des programmes d’action à présenter au peuple qui doit voter et à exécuter une fois élus.

Disponible depuis octobre 2022, le rapport a été présenté, ce vendredi 9 juin à Kinshasa. Fort des opinions exprimées et des enjeux en présence, des recommandations pertinentes ont été retenues dans les cinq domaines estimés prioritaires que sont le social, l'économie, l'éducation, la sécurité et la démocratie.

« L’objectif premier de l’enquête était que nos politiques apprennent ou développent cette capacité à mettre au cœur des politiques publiques, les priorités des citoyens. Parce que fondamentalement, le jeu politique repose sur une interaction, celle de l’offre et de la demande. Il y a une demande populaire en termes de besoins sociaux. Il y a une offre politique proposée par les acteurs politiques qui doit s’adapter à la demande parce que la promesse, la parole et le discours politique doit contenir des éléments qui répondent à une demande originelle », a dit Christian Moleka, membre du pool de chercheurs du CEPAS.

Cette recherche vise à apporter, grâce à une information primaire, une contribution au développement, par les décideurs politiques, des plans d'actions et des programmes en réponse aux préoccupations de la population, notamment dans le cadre de la préparation des échéances électorales. La recherche vise également à démontrer aux partis politiques l'importance des échanges réguliers avec la population dans le cadre de leurs activités de planification et de stratégies de croissance.

« Il y a un lien entre les priorités des citoyens et les discours politiques. Malheureusement, au Congo, ce n’est pas le cas. Le rapport tombe à point nommé parce que nous sommes à la veille des élections. Certains candidats ne construisent pas des discours qui répondent à une demande politique. Ils s’amènent souvent avec bassins, pagnes, t-shirt, etc. en échange avec la confiance populaire », a déploré Christian Moleka.

Ce chercheur pense qu’il faut éduquer la population à comprendre les vrais enjeux, notamment en période électorale. Il soutient une éducation électorale par la CENI, les partis politiques et les médias. Car, dit-il, c’est un préalable important et que c’est maintenant qu’il faut commencer les débats dans les quartiers. Il met une grande part de responsabilité sur le dos du peuple qui doit être exigent car étant souverain primaire. Les députés et les ministres travaillent pour lui.

L’enquête a connu aussi la participation des partis politiques. Elle a été basée en deux catégories d’âge, les jeunes de 18 à 35 ans et les adultes de 36 ans et plus. Le genre a été pris en compte, le niveau d’instruction et les revenus mensuels également. Les acteurs engagés dans la politique ont été écartés. Les sites de recherche étaient de deux types : les sites urbains et semi ruraux. Après sa publication, l’étude a abouti à des résultats qui ont attiré l’intérêt de la société civile et de toute la société congolaise.

Cette recherche constitue la première étape du projet triennal intitulé "Redevabilité, Participation et Engagement citoyen Responsable en République Démocratique du Congo" du plan triennal du CEPAS 2021-2024. Le centre l’a officiellement lancée le 3 novembre 2021 devant 102 organisations de la société civile, partenaires opérationnels effectifs ou potentiels ainsi que 8 partis politiques.

Emmanuel Kuzamba