Bas-Uele: frontières poreuses, activisme des rebelles Séléka, éleveurs Mbororo et Balaka à la base de l'insécurité, la députée Grâce Neema sollicite l'implication du gouvernement central

Photo d'illustration
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La députée nationale Grâce Neema Painiye a, dans une motion d'information à l’Assemblée nationale, évoqué l’insécurité qui bat son plein dans les territoires d’Ango et de Bondo dans la province du Bas-Uélé. A en croire cette élue du territoire d’Ango, des rebelles centrafricains Séléka, des éleveurs Mbororo et la LRA sont à la base de cette situation dans cette partie du pays. Ce n'est pas tout. Ces hommes armés centrafricains ont aussi pris en otage plus de 30 enfants qui, jusqu'à ce jour, sont introuvables.

« Je vous saisis par la présente afin d'informer au bureau ainsi qu'à la représentation nationale à propos de la situation qui prévaut dans ma circonscription électorale. En effet, mon fief électoral, je cite : le territoire d'Ango dans la province de Bas-Uele est confronté depuis plusieurs années à une situation d'insécurité causée par les rebelles islamistes de la Séléka venus de la République Centrafricaine, des éleveurs Mbororo venus du Sud Soudan, ces deux pays étant frontaliers au territoire d'Ango ainsi que le terroriste de la LRA venus de la République Ougandaise. Ces envahisseurs sont à la base de plusieurs atrocités allant des tueries et Kidnappings aux pillages de commerce, destruction des milieux d'habitations ainsi que des champs », a-t-elle déploré dans son intervention lors de la plénière du jeudi 20 avril.

Et de poursuivre :

« En date du 27 février de l'année en cours, ils ont été auteurs d'enlèvement de plus de 30 enfants dans le village de Banda ceux-ci sont introuvables jusqu'à ce jour. Plus récemment, c'est-à-dire hier, l'administrateur du territoire d'Ango m'a informé d'une situation malheureuse qui a été confirmée par les commandements des FARDC dans la région ainsi que quelques chasseurs, l'entrée massive de plus de 1000 éléments anti Balaka armés jusqu'aux dents accompagnés de leurs familles venus de la République Centrafricaine en direction du village d'Igba fuyant ainsi les combats armés dans leur pays ».

Face à cette situation, elle a sollicité l'implication urgente du gouvernement central afin d'éviter toute situation pire qui pourrait arriver aux populations de ce coin du pays.

« Je ne veux pas être une prophétesse de malheur mais si rien n’est fait par le gouvernement central par l'entremise de Monsieur le VPM, ministre de la défense nationale et anciens combattants à qui d'ailleurs j'avais adressé en date du 3 mars 2023 une question écrite sur la persistance de la situation d'insécurité dans la partie du pays, nous risquons de vivre une scène de massacres et tueries de notre paisible population dans cette partie du pays. Pour ce faire, je tiens à inviter une fois de plus le gouvernement de mettre toutes les batteries en marche pour renforcer en éléments comme en armes et munitions les commandements des FARDC dans cette partie du pays et aux frontières, avec ces deux pays la RCA et le Sud Soudan, les frontières sont poreuses car il n'y a aucune présence des éléments des FARDC ni d'autres services comme la DGM et l'ANR », a-t-elle recommandé.

Cette province fait partie des provinces issues du démembrement des provinces de la RDC de 11 à 26. Cette partie du pays fait face à des difficultés et groupes armés étrangers. Pour plusieurs personnalités de ce coin du pays, la présence des éleveurs étrangers Mbororos depuis plus d’une décennie dans la province du Bas-Uélé constitue une menace pour les populations locales.

Clément MUAMBA