RDC-M23: près de 50 000  déplacés retournés à Rutshuru à la suite du cessez-le-feu (OCHA)

Ces femmes devant leur maison de commerce après le retour au village
Ces femmes devant leur maison de commerce après le retour au village

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a recensé près de 50 000 déplacés qui sot retournés dans leurs milieux dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) après avoir fui depuis plusieurs mois des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. Ces mouvements de retour constatés depuis plus d’un mois, soit entre le 13 mars et le 1er avril, font suite à une accalmie précaire sur le terrain. 

“Les récents mouvements de retour font suite à une accalmie relative dans le territoire de Rutshuru depuis début avril. Cependant, les personnes retournent dans des zones où des mois de combats ont laissé des dégâts importants, affectant presque tous les aspects de leur vie. Une récente évaluation effectuée par des partenaires humanitaires dans la zone Kibirizi a révélé des besoins urgents en nourriture, articles ménagers essentiels et abris”, dit OCHA dans son bulletin hebdomadaire ce vendredi.

Ces anciens déplacés proviennent des sites de Kanyaruchinya et de Don Borco Ngangi près de Goma. Malgré le retour, “la situation reste préoccupante pour la majorité des personnes déplacées qui vivent dans des conditions précaires et ont besoin d’assistance”.

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ACTUALITE.CD a constaté cette semaine le retour des déplacés notamment dans les groupements Kisigari. Près de l’entrée de la base militaire de Rumangabo, des habitants étaient visibles mardi le long de la RN2 pour vendredi divers marchandises. 

“Ici, nous sommes en sécurité. Comme vous le constatez, l'ambiance est au zénith. Nous sommes rentrés quand nous avons appris que le M23 s’est retiré de chez nous. Au moins 80% de la population de Rumangabo est déjà de retour. Mais, pour dire vrai, certains sont retournés, même quand le M23 occupait encore la zone ici. Parce qu'ils se disaient, mieux vaut aller mourir dans nos champs que de continuer à souffrir dans les camps des déplacés. Nous avons ici le problème de la famine mais côté sécurité, tout va bien jusque-là”, a confié un habitant croisé au monument de Rumangabo. 

A Kalengera, à l’entrée de Tongo, Kako, Rubare, Burayi, Matebe, Rwanguba, Kabindi et autres aussi, la vie a repris son cours normal.

"Beaucoup de gens sont déjà revenus ici à Kalengera. Nous apprenons que ça va également du côté de Tongo. Les militaires de l'EAC font des patrouilles ici. Jusqu’à cet instant, il n'y a pas de problème sur le plan sécuritaire. Le grand souci ici, c’est la famine", explique sous anonymat  un boucher à Kalengera. 

Mais l’envoyé spécial de l’ONU dans la région des Grands Lacs prévient qu’en dépit d’accalmie, les risques d’affrontements persistent entre l’armée et les rebelles du M23.

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Selon les données de OCHA, les affrontements entre l'armée congolaise et le groupe armé Mouvement du 23 mars (M23) ont provoqué le déplacement de plus de 1,1 million de personnes dans le Nord-Kivu depuis mars 2022.

Patrick MAKI