Le gouvernement évoque le front judiciaire: "Laurent Nkundabatware, Sultani Makenga et tous ces criminels identifiés seront poursuivis"

Les rebelles du M23 en discussion avec la force de l'EAC à Kibumba
Les rebelles du M23 en discussion avec la force de l'EAC à Kibumba

Le gouvernement veut activer le front judiciaire dans sa lutte contre les violences dans l’Est de la RDC. Patrick Muyaya l’a encore dit jeudi au cours d’un briefing média. 

« Nous allons nous focaliser dans les jours qui viennent sur la justice. Si nous voulons que la répétition de ces conflits dans l’Est s’arrête, il faut des sanctions », a t-il dit évoquant le M23. 

Il a cité des noms: « Nous avons vu à la CPI les Ntaganda et les autres, mais pour tous les crimes commis dans les Kivu depuis toutes ces années, Nkundabatware, Jules Mutebutsi, Sultani Makenga, tous ces criminels qui sont identifiés n’ont jamais répondu devant la justice ». 

Et d’ajouter: « Cette fois-ci, nous allons nous assurer dans le cadre du front judiciaire qu’ils en répondent. Considérez que nous sommes dans une phase critique ». 

Officiellement, Laurent Nkundabatware est assigné à résidence à Kigali. Les appels congolais à son extradition sont restés jusque-là sans suite. 

« Le 26 mars 2010, la Cour suprême du Rwanda décide, qu‘ayant été capturé par l’armée rwandaise, Laurent Nkunda devra être jugé devant un tribunal militaire au Rwanda. Ensuite, plus rien... Est-il encore détenu ? Est-il libre ? Cela fait maintenant plus de 10 années qu’on ne sait plus rien sur la situation judiciaire de Laurent Nkunda au Rwanda. Une chose est sûre, ses victimes attendent que justice soit faite. Il est de la responsabilité du Rwanda de le juger pour les crimes qu’il a commis en RDC conformément au droit international humanitaire et aux Conventions de Genève de 1949 », écrivait ACAT dans un communiqué.

Bosco Rutaganda Ntibatunganya, de son côté, avait été reconnu, à la Cour pénale internationale (CPI), coupable de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, commis en Ituri, en 2002-2003. Il est en Belgique à la prison de Leuze-en-Hainaut où il purge sa peine de 30 ans de prison.

Pour sa part, Jules Mutebutsi, ancien commandant militaire régional adjoint de la 10e région militaire des FARDC, a été destitué pour indiscipline en avril 2004. Arrêté par les autorités rwandaises en décembre 2007 alors qu’il tentait de passer la frontière pour entrer en RDC. Il serait décédé à Kigali le 9 mai 2014, selon les données des Nations unies.

Tous ces chefs de guerre cités dans cet article ont été sanctionnés par les Nations unies.