RDC-Ituri : l'armée se réserve souvent dans la traque des CODECO à cause de certains principes pour ne pas être accusée plus tard de l'utilisation disproportionnée des armes (Gouverneur militaire)

Lieutenant-général Johnny Luboya, gouverneur militaire de l'Ituri
Lieutenant-général Johnny Luboya, gouverneur militaire de l'Ituri

Combien sont-ils ces éléments de la Codeco ? Qu'est-ce qui empêche à nos forces armées de pilonner les positions de ces miliciens étant donné que leur rayon d'action ou leur périmètre est bien connu? Ces questions ont été posées au gouverneur militaire de la province de l'Ituri, le Lieutenant Général Johnny Luboya Nkashama lors d'un briefing conjoint avec le ministre de la Communication et Médias , Patrick Muyaya.

À l'heure actuelle, se basant sur leur puissance, les miliciens de la  CODECO sont autour de 8000 à 1000 éléments qui souvent sont confondus à la population civile.

"Vous savez ce sont des civils, ils sont dans leurs villages, le matin, la nuit ils se transforment en paisible citoyen mais d'après nos estimations quand nous voyons la mobilité, nous voyons leur puissance de feu, nous estimons qu'ils peuvent être à plus au moins 8000 ou 10.000, entre 8000 et 10.000, voilà" a dit d'entrée jeu le numéro Un de la province l'Ituri mardi 17 mai 2022.

S'agissant de la deuxième préoccupation, tout en vantant l'artillerie de l'armée congolaise, Johnny Luboya Nkashama a d'abord précisé que les miliciens codeco sont des congolais et au regard de certains engagements internationaux, ils se réservent defois de peur qu'ils soient accusés plus tard d'avoir utiliser une force disproportionnée contre eux.

"Pilonner ces codeco, je crois que vous êtes informé, vous êtes informés que nous avons des hélicoptères de combat. Nous montons en puissance et donc nous les engageons. Nous traitons beaucoup de cibles la dernière fois c'était aux environs de Mungwalu à Diguene plus précisément. Nous avons utilisé nos hélicoptères de combat et je peux dire qu'on avait bien traité les cibles et donc mais ce que vous devez savoir par ailleurs est que ces gens là ce sont des congolais. Nous mettons beaucoup de pression. nous utilisons nos hélicoptères, nous utilisons nos armes d'appuis mais il y a aussi des règles notamment l'utilisation disproportionnée des armes et la CODECO ils ont des AK47, ils peuvent avoir aussi des mitrailleuses et c'est une population chaque fois que nous utilisons nos armes nous devons toujours faire attention à certains principes donc nous ne pouvons pas continuellement utiliser n'importe qu'elle arme. Nous utilisons les armes, nous faisons la pression et puis après on essaie d'évaluer pour que on ne nous reproche pas plus tard d'avoir utilisé des armes disproportionnées surtout que ce sont des congolais", a expliqué le lieutenant général Johnny Luboya Nkashama Nkashama.

Et de poursuivre :

"Nous avons aussi les règles d'engagement que nous devons suivre parce que à un certain moment je vous ai dit la journée, Ils ne le sont pas.  Ils peuvent être des civils et donc nous devons faire très attention quand nous les engageons de fois il n'y a pas une grande différence entre les civils et ces groupes armés, et là ce sont des règles d'engagement qui nous limitent. Vous savez c'est très dur, ils ont des armes, vous les engagez, vous les neutralisez quand ils sont morts, ils n'ont plus d'armes parce que certains de leurs collègues ont récupéré les armes, ils deviennent des civils et vous devez vous expliquez. Tous les jours ici, moi je dois m'expliquer parce que sur le terrain, sur le théâtre des opérations, on retrouve des congolais sans armes qui ont été neutralisés et c'est un sérieux problème"

CODECO est une association informelle de divers groupes de milices lendu opérant dans la province de l'Ituri en République démocratique du Congo. Le nom est une abréviation du nom complet moins connu du groupe, la Coopérative pour le développement du Congo, parfois aussi appelée Coopérative de développement économique du Congo.

Bien avant, le groupe était une coopérative agricole pacifique, avant de se transformer finalement en un mouvement rebelle armé. Le mouvement a été réorganisé plusieurs fois sous différents dirigeants, devenant plus lâche et moins cohérent au fil du temps. Plusieurs des milices qui revendiquent l'affiliation au CODECO sont accusées de massacres et de crimes de guerre par des responsables des Nations Unies. Actuellement, elle est décrite diversement comme une secte politico-religieuse armée, une association de milices Lendu ou une secte politico-militaire.

Clément MUAMBA